Bonjour,

1. Les opérateurs mobiles ont un statut d'OIV (Opérateur d'importance vitale) et, à ce titre, aurait dû être priorisés dans le relèvement du réseau au détriment de solutions bricolées et moins efficaces. Il y a probablement là un angle d'attaque juridique pour la population mahoraise qui n'a pas eu droit au même respect des standards et normes de gestion de crise qu'ailleurs sur le territoire français (une fois de plus). Soit, les connexions Starlink méritaient d'être développées mais, en second rideau, et surtout pas au détriment des OIV. Mais le Far west est aussi une stratégie de gestion de crise, qui devient de plus en plus dominante en France, comme ici...

2. Je suis atterré de constater que, plusieurs jours après le cyclone, on manque encore de générateurs électriques. Si, après deux longues semaines, on arrive pas à fournir rapidement ces générateurs pour une petite île comme Mayotte, même distante, je vous laisse imaginer le chaos en cas de blackout électrique national de longue durée.

3. Les batteries des antennes relais sur le territoire français sont indigentes et indignes d'un pays comme la France. Tout juste y a t-il environ 30 minutes d'autonomie en cas de coupure électrique (corrigez moi si je me trompe mais j'ai des sources). En Afrique de l'ouest, comme au Sénégal, pourtant bien plus pauvre, les antennes relais tiennent des dizaines d'heures en cas de blackout électrique. Mais cela demande un investissement, à rogner sur les marges des opérateurs réseaux mobiles.

4. Il n'y a plus de cabines téléphoniques de proximité en France, résilientes aux catastrophes, permettant aux citoyens de passer leurs appels urgents en toutes circonstances et notamment en cas d'indisponibilité du réseau mobile. En 2015, nous avions déploré leur démantèlement, préjudiciable en cas de catastrophe, dans une indifférence quasi générale et notamment celle de l'ARCEP, pourtant garante de la disponibilité des réseaux. Ce démantèlement des publiphones avait été opéré pour améliorer les marges des opérateurs télécom qui étaient obligés de subventionnés cette mesure ; marges pourtant largement bénéficiaires où cet entretien des publiphones comptait peu. Nous avions expliqué le rôle des cabines téléphoniques dans la résilience aux catastrophes ici :

https://www.i-resilience.com/2015/05/cabines-telephoniques-le-coup-mortel-a-16-million-deuros/

Dans d'autres pays, ces publiphones résilients et autonomes, partagent même massivement du WIFI gratuit en cas de catastrophe.

Pour ne pas rester sur une position trop critique et stérile, je pose donc cette question :

 A quand le retour des publiphones résilients aux catastrophes sur le territoire français ? Ils pourraient s'appuyer sur la nouvelle constellation de sat IRIS de l'UE.

Une pétition pour le retour de publiphones modernes et résilients serait d'une grande utilité.

Qu'en pensez-vous ? Qui veut la porter ?

Force et courage aux Mahorais,

Cédric

Le 31/12/2024 à 20:03, Pierre Col a écrit :
Lire le tweet du responsable des affaires publiques d'Orange :
https://x.com/l_lavezzi/status/1873788178433273900?t=-VckRn9Xra0HT3XzA0zFfw&s=19



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