TLDR:

Le Route 500 a sans doute aussi travaillé sur de l'imagerie aérienne. Pour
peu que ce soit ancien c'était es clichés en noir et blanc, avec une
résolution limitée, les erreurs d'interprétation restant possibles sur les
petits cours d'eau.

Ceci dit, les cartes peuvent se baser sur des relevés anciens, et dans nos
campagnes, les petits cours d'eau sont souvent détournés pour alimenter les
étangs, ou constituer des réserves, ou au contraire les réguler, et
permettra aussi de recevoir les drains et fossés eux aussi largement
remaniés par les remembrements.

== Impact constant des aménagements par l'homme ==

Les anciens petits cours d'eau naturels (en surface) ont eu tellement de
dérivations (y compris enterrées, ou à cause du développement du réseau
routier qui oblige à créer de nouvelles zones de collectes parallèles à la
route, et déverser les eaux plus loin via une grosse canalisation sous la
chaussée) que leur tracé a pu évoluer au point qu'on ne voit plus
clairement où ils passent. A cela s'ajoutent les points de pompages, vannes
à débordement, le réseau d'irrigation, la récupéraion de certains effluents
agricoles ou industriels déviés vers des stations d'épuration ou de
dépollution... IPratiquement tous les cours d'eau ont été considérablement
remaniés par l'homme qui a aussi agit sur les dénivellations, et a voulu
aussi mettre hors d'eau des zones rédidentielles pour ou industrielles pour
développer des ZA, ZAC, ZUP, de nouveaux quartiers et des pôles d'échanges
de communications.

Dans certains cas certains aménagements par l'homme sont rendus à la nature
(par exemple d'anciennes lignes SNCF, débarrassées des rails, permettent de
monter des chemins piétons/cyclistes et utiliser l'ancien tracé pour créer
un cours d'eau en élargissant les fossés latéraux, ce qui est utile au
drainage et la régulation des cours d'eau environnants, et d'anciennes
digues artificielles sont percées pour libérer certains passages
insuffisants par les anciennes canalisations qu'on ne veut plus curer
régulièrement. Idem pour les anciennes carrières transformées en lacs de
retenue pour parer les crues.

== Nécessité de recouvrer des données historiques et difficulté à les
qualifier ==

L'ennui du Route 500 c'est que c'est un ensemble compact de données peu
qualifiées, dont nombre de détails ont été éliminées (notamment les
métadonnées, un peu comme si on avait des points géodésiques sans numéro et
fiche de référence). C'est difficile de savoir d'où ça vient et de quand ça
date réellement, ou quelles opérations de simplifications géomatriques ont
eu lieu à partir des données sources. Dans ces données ont pu être
mélangées aussi bien les cours naturels que des ouvrages artificiels cours,
qui pourtant ont un débit conséquent par rapport au cours d'eau. Nombre des
segments artificiels n'ont pas de nom propre, mais influent fortement sur
le cours d'eau naturel au point d'être confondu avec celui-ci et de
requalifier même certains anciens bras principaux comme secondaires
aujourd'hui par rapport au bras artificiel (enterré ou non).

Nombre des anciens bras naturels n'avaient pas de débit permanent (présence
de nombreux barrages et hauts-fonds, formant des guirlandes de petits
étangs dont l'eau ne courait pas entre eux en permanence, ou dont l'eau
s'évacuait en période de crue en inondant des surfaces aujourd'hui
cultivées ou des prairies, avant de rejoindre différents fossés créés par
l'homme). Ces réseaux complexes formaient des marais (où les tracés des
cours d'eau sont difficilement identifiables), mais les zones de marais
sont en recul partout et leur hydrologie a beaucoup changé même s'il en
reste des morceaux significatifs.

== Importance des données souterraines ==

C'est encore plus complexe si on ajoute les passages souterrains naturels
(et la filtration par les sols, notamment dans les vallées alluvionnaires
où l'urbanisation s'est aussi considérablement développée, par exemple en
région parisienne tout autour de la Seine, la plupart ds cours d'eau
restants sont souterrains, le sol est construit sur une véritable éponge et
connait des mouvements de terrain verticaux importants et des déplacements
horizontaux, ce sol bouge chaque année, mais surtout après des périodes de
sécheresse comme celle de 2003, qui a causé des dégats importants dans les
infrastructures "modernes" comme les égouts, gazoducs, et constructions
modernes en béton au lieu des anciennes constructions sur pilotis qu'on
avait jusqu'à la première moitié du XXe siècle).

Les anciens urbanistes connaissaient ces mouvements de terrains et cours
d'eau enterrés sous les terrains alluvionnaires, mais la connaissance s'est
perdue (les promoteurs préfèrent ignorer le problème pour vendre des
immeubles avec sous-sols, ils n'hésitent plus faire des pompages énormes
pendant des mois sur les trous de chantier, ce qui aboutit à certaines
catastrophes touchant tout un quartier à cause de la construction d'un seul
immeuble).

Si on regarde un peu les "catastrophes naturelles" recensées, on voit un
grand nombre (croissant) d'entre elles aujourd'hui causées par des
mouvements de terrain liés à des modifications des hauteurs d'eau dans
l'éponge des terrains alluvionnaires urbanisés. Effets induits : fissures,
glissements de terrains, sous-sols qui s'effondrent, ou qu'on doit
remblayer de sable et noyer en urgence pour condamner des sous-sols pour
protéger les immeubles ou ouvrages voisins, même si l'immeuble au dessus
est condamné et sera démoli (en général ce sont les immeubles les plus
récents qui sont les plus concernés).

La géologie et l'hydrologie des sous-sols est très mal connue et très mal
réglementée, la collectivité intervient bien tard, au moment où la
catastrophe prévisible se produit (on ne peut plus l'arrêter si c'est un
mouvement de terrain, rien ne résiste à une poussée de terrain qu'on a
transformée en gruyère de façon irraisonnée). Malheureusement c'est
l'occupant le plus riche (ou public) avec sa construction récente qui a
souvent gain de cause et obtient de condamner plutôt les constructions de
ses voisins qui pourtant avaient respecté des normes de base dans leur
construction. La collectivité indemnise très peu et mal, même si elle est
responsable (par défaut d'études géologiques ou mépris total, des
connaissances anciennes du terrain, et aussi parce que certains "experts"
modifient les chiffres ou ne réalisent pas les carottages et mesures de
pression des sols, ou faussent les compteurs des pompages).

== Exemple d'impact du à la méconnaissance des données souterraines ==

J'ai déjà vu le cas en face de chez moi quand j'habitais en région
parisienne : l'Etat a gagné contre tout un quartier pour imposer un
chantier, mais a gaspillé de l'argent en travaux inutiles sur la base
d'études géologiques faussées volontairement après catastrophe, pour
minimiser l'impact. Pourtant il a été réalisé directement sur le passage
d'un cours d'eau souterrain, avec des pompages illégaux et faussés pendant
des mois. Quand la catastrophe a commencé touchant tout un quartier et que
les premiers immeubles voisins ont été condamnés, un promoteur a vendu la
construction totalement inutile de poutres de béton sensées retenir le
mouvement de terrain mais sur des poussées de l'ordre de quelques centaines
de kg/cm² alors que la poussée réelle était de plusieurs dizaines de tonnes
par cm² (excusez-moi je ne me souvient plus des chiffres, mais ça donne des
rapports des ordres de grandeur). Ca a couté très cher de construire ces
poutres (inutiles car pas taillées convenablement), d'abord en bois, puis
en béton, qui ont explosé complètement en quelques semaines, malgré la
tentative de les multiplier.

Résultat: remblayage du tout (pas moins de 7 étages en sous-sol à combler
de sable et d'eau, c'est-à dire tout ceux situés en dessous des remblais
artificiels dans la couche alluvionnaire, comme pour les immeubles de tout
le quartier construit avec seulement un demi-étage enterré... seule façon
d'arrêter le glissement de terrain, qui a mis ensuite plusieurs années pour
retrouver une équilibre, ce qui n'a pas empêché d'autres catastrophes plus
tard avec l'effondrement des égouts du quartier, des fuites de gaz répétées
un peu partout, des réseaux téléphoniques et électriques à refaire avec des
tas de conduites abîmées, et même une énorme fuite souterraine d'un gazoduc
à très haute pression entraînant: l'évacuation d'urgence de tout un
quartier réveillé par des sirènes d'alarme, circulation fermée dans tout un
tas de rues autour, installation de ventilateurs dans les conduites
enterrées, ventilation des sous-sols inflitrés par le gaz, le gazoduc ayant
du être fermé ensuite pendant des mois pour sa réparation!)

Au bout de tout ça, l'Etat a payé la reconstruction des infrastructures, a
perdu l'usage prévu de son immeuble de toute façon, mais n'a pas indemnisé
après des années les occupants des immeubles condamnés (et il ne les a pas
relogé plus hormis pendant quelques semaines). Ensuite, des mois après,
l'Etat a décrété à la place la "catastrophe naturelle" (pourtant totalement
provoquée par l'homme), histoire d'obliger les assurances privées à
indemniser les personnes expropriées des immeubles mis en péril (y compris
pour obliger aussi les assurances par la loi à indemniser l'Etat lui-même
pour ses propres pertes alors qu'il en était responsable directement par
négligence; pourtant aucune plainte déposée contre les promoteurs de son
chantier alors qu'ils avaient volontairement faussé les études géologiques
et minimisé l'impact réel, et falsifié les déclarations sur la conduite du
chantier et des pompages; ce sont les voisins qui ont fait une procédure
judiciaire, plainte déposée par plusieurs dizaines de propriétaires,
malheureusement non appuyée par les autres exploitants d'ouvrages pourtant
touchés aussi, pour faire arrêter toutes les pompes en urgence, puis
imposer le renflouage du chantier, et payé les contre-expertises pour
montrer que le promoteur avait menti sur tous ses chiffres)...

On peut trouver des exemples comparables là où des promoteurs ont
reconverti et maquillé des terrains au dessus d'anciennes mines, ou sur les
pentes de montagne subissant des variations tr-s importantes de débit des
cours d'eau en apparence paisibles et mineurs, et sur des sols fragiles et
instables.

== Vers une ouverture des données géologiques ? ==

Moralité: connaitre les cours d'eau, l'hydrologie souterraine, les débits,
les données géologiques, les zones inondables, la nature des sols, est une
donnée qui auparavant était bien connue des anciens mais qui aujourd'hui
réservée par quelques experts (agissant pour les intérêts de quelques
promoteurs). Il est essentiel de restaurer cette connaissance auprès du
public.

La libéralisation des données ne devrait pas concerner que la surface, mais
aussi les sous-sols. Malheureusement OSM s'intéresse trop peu et ne dispose
pas d'outils très pratiques pour ça. Au mieux on peut localiser certains
tronçons enterrés de cours d'eau de surface. Mais il faudrait avoir aussi
une ouverture de données profondes. Déjà on a du mal avec les données de
surface (élévation des terrains) et au dessus (hauteurs des ponts et
modélisation des bâtiments), on est franchement très mauvais sur tout ce
qui est en dessous, où tout est au même niveau.

Cela mériterait un projet "OpenGeologyMap" à part entière, où la 3D ne sera
plus une option mal maîtrisée comme aujourd'hui dans OSM.


Le 25 juillet 2013 14:04, Nicolas Moyroud <nmoyr...@free.fr> a écrit :

>
>
> Le 25/07/2013 13:41, Mides a écrit :
>
>  Le TMS est bien chargé dans Josm et, comme attendu quand même, la
>> richesse d'information n'est malheureusement pas au rendez vous.
>>
> Sans compter les belles erreurs offertes par nos amis de l'IGN. Le peu que
> j'en ai regardé, j'en ai trouvé une belle :
> http://tile.openstreetmap.fr/?**zoom=15&lat=43.53876&lon=3.**
> 88897&layers=B00000FFT<http://tile.openstreetmap.fr/?zoom=15&lat=43.53876&lon=3.88897&layers=B00000FFT>
> La rivière Mosson se jette dans l'étang de l'Arnel comme précisé dans OSM,
> et n'est en aucun cas un affluent du Lez... Donc bon vraiment à prendre
> avec des grosses pincettes cette couche hydro du Route 500 !
>
> Nicolas
>
>
> ______________________________**_________________
> Talk-fr mailing list
> Talk-fr@openstreetmap.org
> http://lists.openstreetmap.**org/listinfo/talk-fr<http://lists.openstreetmap.org/listinfo/talk-fr>
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