Encore une note: le cadastre n'est pas nécessairement complet sur le
bati, même pour des batiments construits il y a plusieurs dizaines
d'années (et ayant en plus fait l'objet de permis de construire en
bonne et due forme).

Le cadastre est sensé aussi donner la position des puits, mais il en
manque énormément, surtout dans les campagnes quand ces puits ont été
creusés alors que les communes n'avaient pas construit les réseaux
d'eau potable et autorisaient donc le creusement de puits par une
simple déclaration sans forcément donner une position exacte.

Depuis les collectivités obligent les propriétaires à faire faire des
analyses de l'eau et des relevés de niveaux afin de protéger les
ressources en eau du voisinage et détecter les pollutions d'origine
agricole. Elles obligent aussi à faire contrôler les rejets des eaux
traitées par les fosses septiques (ce qui me semble un peu excessif,
car un propriétaire n'a pas intérêt du tout à empoisonner ou étouffer
sa fosse septique en mettant n'importe quels produits dans les
toilettes ou éviers, surtout s'il n'y a pas de raccordement à un
réseau public d'eaux usées (même si les communes ou intercommunalités,
ainsi que les agences de bassin font payer quand même
l'assainissement...)

Les mêmes communes obligent aussi les propriétaires à prendre un
raccordement au réseaux d'eaux potables et usées quand ils sont
construits, même si on ne s'en sert pas (et alors elles obligent aussi
à la séparation complète des réseaux privés et publics, et des
robinets et regards de purge, et pejuvent aussi prendre des arrêtés
interdisant aux propriétaires de pomper dans leurs puits en période de
restrictions en eau (de peut que les pompages privés viennent assécher
les points de pompage du réseau public), et à poser aussi des
compteurs agréés sur les pompes.

Pourtant la plupart n'ont aucune idée où sont précisément ces puits,
qui ne figurent pas dans le cadastre et donc pas dans leurs SIG non
plus hormis de façon uniquement qualitative dans des listes de
propriétés (mais sans mention de la parcelle non plus)...

C'est pareil pour bon nombre d'extensions de bâtiments, oubliées dans
le cadastre parce que ce ne sont pas des surfaces habitables (au sens
du fisc), les terrasses et les vérandas construites en dur, bon nombre
d'étangs et de piscines (même déclarées avec un permis de construire),
bon nombre de murs mitoyens, de chemins empierrrés, de petites
rivières et fossés drainants enterrés dans des canalisations peu
profondes...

Le bati du cadastre est finalement pas si bon que ça (surtout en zone
très rurale, forestière, ou périurbaine quand ces zones sont hors de
réserves naturelles avec un contrôle plus poussé sur ce qui y est
installé)

Et souvent même la position, la taille et l'orientation des bâtiments
reste assez approximative, faite à main levée à une échelle pas
toujours respectée non plus, sur la base de plans qui mentionnaient
des dimensions et orientations non certifiées par un géomètre (du
moment que ça rentrait dans la parcelle et qu'il y avait respect de
certaines distances minimales avec les voisins ou la voirie, et qu'il
n'y a pas eu de plainte du voisinage ou par un acheteur contre un
vendeur, il n'y a que les déclarations de travaux avant l'accord des
permis de construire ou de creuser qui comptent car même un n notaire
ne conteste pas le cadastre et bon nombre de ventes dans l'ancien se
font dans l'état, bâtiments et terrains inclus).

Quant à la certification récente de la surface habitable, obligatoire
pour les vendeurs, elle ne correspond en rien à l'emprise d'un
bâtiment sur un terrain et ne permet pas de rapprochement et
correction dans le cadastre

Enfin les collectivités très peu denses et pauvres en budget n'ont pas
envie de payer des sommes énormes pour payer quelqu'un à traiter des
photos aériennes géolocalisées de façon précise par des géomètres
qualifiés, car ça leur coûterait très cher sur une mission très longue
pour très peu de bénéfice au final (sauf fraude manifeste par un
propriétaire et que quelqu'un viendrait leur signaler), sachant que
ces propriétés privées ne sont pas accessibles à beaucoup de monde,
que peu de monde peut faire de la photo aérienne (ou peut acheter des
clichés satellite vendus encore "en gros" sur des zones trop grandes),
et que pour qu'une collectivité envoie un huissier avec un géomètre
constater une fraude sur une propriété privée, elle doit aussi les
payer et y trouver son compte en terme d'entrée fiscale. Ces contrôles
se font alors au hasard, ou seulement à l'occasion d'aménagements
publics à proximité immédiate, lorsqu'ils font des études d'impact sur
le voisinage du projet.

Par conséquent, les zones rurales ou périurbaines qui sont sorties des
zones constructibles des anciens POS ou des actuels PLU ne sont plus
contrôlées du tout, tant qu'il n'y a pas de vente (saisies
judiciaires, séparation de biens lors de divorces, partage dans une
succession), et entâchent le cadastre d'erreurs et d'omissions parfois
grossières.

===

Alors une bonne question se pose :

Est-ce que OSM doit jouer un rôle d'auxiliaire de contrôle fiscal en
corrigeant gratuitement ce qui est ou n'est pas dans leur cadastre (ce
qui pourrait être un bénéfice inavoué motivant les collectivités à
ouvrir leur données SIG et à collaborer avec OSM) ?

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