Non il ne va pas nécessairement s'écrouler (les renforts de structure, les
contre-charpentes ça existe).
Rappel: j'ai dit que tous les bâtiments subissaient (surtout au début) des
déformations normales, et même souvent attendues si l'architecte a fait
correctement son travail et si le constructeur en a tenu compte sans faire
des économies.

Ce qui n'est pas toujours prévu c'est une modification sensible du sol
(peut-être par négligence sur les études géologiques, ou parce qu'il s'est
asséché de façon non prévue, par exemple le vidage d'une nappe souterraine,
qui peut avoir été causé par un chantier plus récent ou l'effondrement
d'une galerie souterraine) qui change la stabilité du bâtiment.

En pratique le penchement de l'horizontale et celui de la verticale sont
toujours combinés mais pas de la même façon (pas le même angle) car aucun
bâtiment n'est un volume homogène. Pour tout penchement il y a alors des
torsions hélicoïdales qui apparaissent, Le bâtiment peut en revanche rester
parfaitement stable grâce aux systèmes prévus au départ par les architectes
pour supporter ces déformations attendues.

Un léger penchement du plan "horizontal" n'est pas toujours gênant ou se
corrige éventuellement par un revêtement intérieur sur les planchers, il
n'est pas non plus en lui même un danger. mais le plus souvent c'est le
plan horizontal qui se déforme (la courbure est supporté par la flexibilité
des poutres et leur coulissement sur les supports verticaux d'appui)

Des bâtiments à façades volontairement hélicoïdales ça existe aussi et ce
n'est pas non plus le signe qu'ils vont s'écrouler (le sens de rotation de
cette hélice peut même être inversé par rapport au sens de rotation des
contraintes de déformation hélicoïdales et dans ce cas c'est parfaitement
stable!)

Si on regarde précisément la plus haute plateforme de la tour Eiffel ou du
sommet de toute autre grande tour, son carré ou rectangle n'est pas
exactement aligné sur le même angle que celui de la base, il y a déjà eu
une déformation hélicoïdale le long de la verticale faisant pivoter
légerement le sommet (le pivotement peut même varier selon les saisons et
les températures ou même en cours de journée selon l'ensoleillement du fait
de la dilatation des charpentes métalliques, les antennes posées dessus
voient leur orientation bouger légèrement et soit les lobes des émetteurs
sont taillés pour rester dans des marges correctes permettant de couvrir
avec un signal correct les zones de réception prévues, soit ces antennes
disposent d'un systeme de réorientation pour les transmissions à longue
distance)

Mais là on sort du cadre OSM: on ne va pas taguer les déformations
journalières ou dépendant de la météo. En revanche le penchement d'un
bâtiment, s'il est facilement observable et mesurable, est toujours plus
complexe qu'un unique changement angulaire, il n'est même jamais linéaire.

C'est uniquement la partie simple linéaire de ce penchement (rotation et
"shearing") que pour l'instant tu as décrite ; mais comme ici ce sera
surtout pour des bâtiments où un penchement significatif est facilement
observable et mesurable (sans aller jusqu'à inspecter l'orientation des
micro-fissures pour déterminer l'orientation locale de toutes les forces de
contrainte), c'est justement dans ce cas-là que les déformations
hélicoïdales deviennent significatives, et là que justement on ne peut plus
assimiler ces déformations à un seul angle mais au moins deux (un pour le
plan horizontal moyen, et un autre pour les verticales moyennes) et que les
déformations réelles sont justement les plus éloignées de cette partie
linéaire.

Regarder par exemple les penchements des anciens bâtiments du Quai de la
Fosse au bord de la Loire à Nantes, pourtant ils ne vont pas s'écrouler
avant encore longtemps, alors qu'il n'y a plus aucune ligne droite et plus
aucune surface plane sur leur façade, les déformations hélicoïdales sont
bien visibles (les murs sont "enflés" ou "amincis" selon le côté et ça ne
penche clairement pas dans la même direction "azimuthale" entre les
verticales d'une part et les planchers "horizontaux" de l'autre) ;
cependant ces bâtiments sont en appui les uns sur les autres et forment une
charpente commune, et on ne pourrait plus en démolir un sans ajouter des
soutiens pour les autres (pour certains il y a déjà des renforts de
charpente ajoutés à l'intérieur ou l'extérieur).

On voit de tels penchements "complexes" (avec déformations hélicoïdales)
dans tous les vieux quartiers (qui sont souvent en bordure des fleuves sur
un terrain meuble) ou encore pour les maisons et fermes traditionnelles en
bois (nombreux cas à Rennes par exemple, ou en Normandie, Alsace, etc. avec
leurs façades "enflées" ou "amincies"). Le Pont du Gard a lui aussi de
telles déformations (et le plan "horizontal" de l'aqueduc n'est clairement
plus plan, il penche suivant divers angles par endroit selon les
déplacements différents de ses piliers et arches et ça se voit au premier
coup d’œil sur les pierres qui ne sont plus alignées, et sur la forme des
piliers), Même chose dans tous les forts médiévaux. Même chose pour les
autres monuments gréco-romains (et pas seulement en raison des tremblements
de terre ou de l'érosion des pierres mais du seul fait de la structure non
homogène du bâtiment et de son propre poids qui génère ces contraintes
déformantes), et même pour les pyramides égyptiennes (dont les "marches"
penchent dans diverses directions et ont aussi progressivement glissé les
unes sur les autres).

Sinon pour modéliser des angles encore plus importants, c'est qu'on parle
de la forme générale de conception du bâtiment. Et dans ce cas il faut
passer aux modèles de représentation 3D, en dessinant au moins étage par
étage et en précisant les angles moyen des pentes de toits et façades (en
laissant de côté aussi la déformation normale et attendue des murs et
planchers, sous forme de  "chaînette" - regarder la définition mathématique
de ce mot issu du vocabulaire des charpentiers de marine et architectes,
cette courbe étudiée depuis des siècles par les mathématiciens géomètres,
mais plus précisément ensuite par les fameux inventeurs de l'analyse
différentielle, n'est ni elliptique, ni parabolique, sauf en première
approximation)

Le 2 avril 2015 16:58, Cactusbone <cactusb...@free.fr> a écrit :

> ça me parais trop compliqué.
>
> on va rarement avoir les deux en même temps, et quand c'est le cas, comme
> tu
> le décrit, le bâtiment va bientôt s'écrouler.
>
> l'objectif c'est de pouvoir indiquer le plus facilement possible les
> bâtiments qui penchent (remarquables)
> la si l'angle du shearing dépends de l'angle de leaning, ça devient très
> compliqué a obtenir.
>
>
>
>
>
>
>
> --
> View this message in context:
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