Il existe aussi les bassins d'orage, ils sont destinés à être vides la
majeure partie de l'année pour être toujours prêt à recevoir les
surplus qui autrement feraient déborder les réseaux d'eau usée et
inonderaient les quartiers. Ces bassins sont clairement délimités,
avec des formes caractéristiques, un fond souvent boeux (ils ne sont
que rarement complètement secs) amsi on ne peut pas parler de "zone
inondable" ni de 'lac intermittent".
Le bassin a une fonction clairement établie, et a même une
signalisation indiquant que leur approche peut être dangereuse si on
glisse defans car il peut être difficile d'en resortir (sans compter
que le fond, souvent couvert de mauvaises herbes peut aussi être
pollué et habité par une faune nuisible comme des rats porteurs de
diverses maladies).

L'entretien de ces bassins est très épisodique (avec des engins de
chantier pour les redéblayer et transporter les boues polluées vers un
centre de traitement, et pour récurrer aussi les buses et
canalisations qui les alimente ou les vide, ainsi que des panneaux et
vannes permettant de retenir des surplus après une crue importante
contre un redéversement trop rapide en aval dans le réseau des eaux
usées qui 'il déborde, irait se déverser dans le réseau fluvial ou
irait polluer les nappes de captage d'eau potable.)

On trouve ces bassins d'orage partout en France : ils sont plus
nombreux dans les endroits où les phénomènes orageux peuvent être
violents comme les Cévennes, mais on en trouve aussi dans les zones de
marais ou en Bretagne, alors même que le réseau d'eau fluviale et de
fossés est très dense et a une capacité d'absorbtion très importante
(mais n'a pas à supporter des orages violents aussi fréquents, les
précipitations étant plus régulières, de sorte que les niveaux d'eau
varient beaucoup moins).

Même dans des zones régulièrement inondées mais très étendues, il est
possible de construire : c'est le cas sans les marais (même s'il y a
des champs, ils sont inondés plus de la moitié de l'année). Pour
construire, on trouve des ilots asséchés et surélevés et il n'y a pas
de danger véritable car l'étendue très importante de la zone inondable
fait que le niveau de l'eau ne varie que très peu (moins d'un mètre
entre le minimum et le maximum même après une saison exécrable où il a
beaucoup plu et où les eaux mettent ensuite des mois à se retirer
doucement).
Le danger des zones inondables est surtout quand celles-ci sont très
resserrées (dans des corridors) : c'est là qu'à variation de débit
écoulé total égale, les hauteurs d'eau vont varier le plus, donc le
danger : une zone inondable dans des marais ne présente pratiquement
aucun danger, sauf si on a trop construit autour et dans le marais de
sorte que ces écoulements sont restreints.

En montagne ou semi-montagne, c'est autre chose ! De même pour les
zones inondables au coeur des villes, car il n'y a plus de zones
permettant à l'eau d'envahir de grandes étendues et d'y rester. Pour
protéger les villes des crues par les fleuves et rivières, souvent il
faut réserver en amont des zones de champs laissées libres de toute
construction ou barrage, avec un réseau de fossés importants, où l'eau
peut venir du fleuve les inonder ou bien y retourner dans l'autre sens
avec un débit lent, on aménage ces fossés de vannes et seuils mobiles
permettant de jouer sur les niveaux d'eau à garder, en fonction de
l'évolution des hauteurs d'eau et débits absorbables en aval.

Le plus difficile est dans les très villes traversées par des fleuves
importants : la seule régulation par les zones naturelles laissées
inondées ne suffit pas, il faut aménager des conduites forcées, des
pompes, et déplacer l'eau vers des grands bassins artificiels, car on
ne ne peut pas toujours fermer et retenir l'eau de tous les affluents
en amont. Des zones à inonder *exprès* sont utilisées en cas
d'urgence, et ce sont ces zones (rarement inondées mais provoquées)
qu'on délimite comme zones inondables interdites à la construction ;
de même que les zones très étroites où le risque d'inondation très
violente est trop élevé (avec des variations de hauteur d'eau pouvant
atteindre parfois une dizaine de mètres, en emportant les ponts et
déstabilisant les chaussées le long du cours d'eau).

Le 5 février 2013 13:39, Jean-Marc Liotier <j...@liotier.org> a écrit :
> On 05/02/2013 12:13, Samy Mezani wrote:
>>
>> Je ne vais pas épiloguer, mais prendre une cote de crue exceptionnelle
>> pourrait être une solution simple et claire. Le but n'est pas de modéliser
>> ni de se substituer à l'Etat mais quand même d'informer sur le caractère
>> inondable ou pas d'une zone. Des vallées sont régulièrement inondées
>> l'hiver, ça fait aussi partie du paysage. Reste à définir la probabilité de
>> crue à retenir : crue décennale par exemple ?
>
> La distinction entre plan d'eau intermittent et zone inondable est floue -
> d'où cette discussion.
>
> Si l'occupation par l'eau est régulière (annuelle par exemple), alors il
> s'agit d'un plan d'eau intermittent. Chacun peut en vérifier l'existence et
> il a donc naturellement sa place dans Openstreetmap.
>
> Si l'occupation par l'eau est rare, alors c'est une zone inondable - un
> objet virtuel dont on ne peut que prévoir l'existence à travers des
> simulations tenant compte de l'historique, du relief, du réseau
> hydrographique, de la perméabilité des sols, des obstacles à l'écoulement et
> de tout un tas d'autres facteurs inclus dans le modèles. Il me semble que
> cet objet n'entre pas dans le périmètre d'Openstreetmap.
>
> Entre les deux, les zones touchées par des crues non régulières mais
> néanmoins fréquentes... J'ignore où mettre la limite.
>

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