Pfff... même les petits bosquets entre deux champs sont exploités.
Tout d'abord parce que le paysan qui sème son champ ne va pas laisser
la végétation au peid des arbres devenir une gêne, et aussi parce que
même ces quelques arbres sont élagués de temps en temps pour produite
du bois de chauffe et permettre en même temps le passage sans gêne des
engins agricoles. Enfin parce que si ce n'est pas le paysan, ce sera
une société de chasse qui entretiendra ces zones comme abris pour la
petite faune.

Les espèces qui y sont ont depuis toujours été sélectionnées, les
indésirables éliminés, même si la plantation résulte d'un semis
naturel (principalement véhiculé par les oiseaux). S'il y a trop de
jeunes pousses, on préfère éclaircir pour conserver les beaux arbres
qui produisent régulièrement le meilleur volume bois de chauffe quand
on les élague.

Franchement ce commentaire de Guillaume ressemble à une vision un peu
trop citadine. Ce n'est pas parce qu'il y a des fougères dessous (qui
repoussent tous les ans), que la parcelle est abandonnée. Tant que ce
ne sont que des fougères, des graminées ou même des ronces ou muriers,
cela ne gène pas les arbres. Mais si on s'aperçoit qu'il y vient des
lierres ou du gui, on nettoiera pour éviter l'étouffement de l'arbre.
De même on évitera le développement de champignons trop nombreux sous
les arbres : les bois morts sont ramassés régulièrement. Mais ce
travail ne se fait pas en été ou au printemps alors que la couche
basse des fougères et ronces est trop abondante et que ce sera
inefficace.

Les éclaircies se font principalement à l'automne quand ces jeunes
sous-couches ont fini leur croissance et avant qu'elles développent
leurs racines d'hivernage qui concurrenceront trop plus tard les
arbres qu'on veut garder.

Les seuls vrais bois abandonnés sont ceux de vielles propriétés
abandonnées dans les villes où il n'y a personne pour s'en occuper (ce
ne sont pas les agences immobilières ou syndics qui voudront prendre
en charge volontairement les nettoyages. En campagne et même en
montagne, il n'y a que dans les réserves naturelles protégées du
domaine public qu'on trouve des zones laissées volontairement se
développer presque sans intervention de l'homme (mais ne pas oublier
aussi l'obligation de nettoyage des sous-bois contre les incendies,
c'est obligatoire en France pour tous les propriétaires, et aussi dans
les réserves naturelles où on éclaircit aussi des zones coupe-feux).

Pour chercher de la forêt primaire en France, il faut aller en Guyane,
où la population est très faible et très concentrée sur le littoral et
dans les petites plaines non inondées le long des fleuves, presque
tout le reste étant dans le domaine public des réserves naturelles. En
métropole et même dans les autres DOM-ROM, il n'y a que les petites
forêts qui couvrent certains îlets inhabités, et les mangroves qu'on
puisse classer comme forêts primaires (en Polynése française par
exemple).

A la Réunion, en Martinique et en Guadeloupe, très peuplées, le bois
est exploitée depuis longtemps, même sur les pentes du volcan de ces
îles. C'est pire à Mayotte : le bois y a été surexploité depuis
longtemps, comme dans le reste des Comores : il n'y a plus du tout de
forêt naturelle, celle qui reste est totalement gérée au pied d'arbre
prêt car le bois y est rare et cher et indispensable pour éviter
l'érosion des sols et limiter les dégâts causés par les eaux de
ruissellement, mais aussi pour que puisse se développer des étendues
d'eau (l'autre ressource encore plus précieuse particulièrement à
Wallis et Futuna ou en Polynésie : il est indispensable de conserver
des retenues qui permette l'infiltration et les captations d'eau, ce
qui est impossible si on laisse tout couler rapidement vers la mer,
d'autant plus que les sols arables, jeunes et peu épais, sont aussi à
protéger pour permettre les cultures).

Enfin il faut des couvertures végétales pour éviter que trop de limons
viennent polluer les coraux qui protègent les côtes des effets
dévastateurs de la mer.

Bref, rien n'est abandonné, c'est géré même si on voit des fougères ou
ronces et quelques bois morts laissés aussi volontairement. Il faut se
rappeler la durée de vie des arbres qui est bien plus longue que ce
qui pousse chaque année dessous et qu'on éclaircie par endroits tous
les 4-5 ans mais pas nécessairement chaque année non plus.

Allez vous promener n'impote où en France, avec vos vieilles photos et
comparez les végétations : la configuration a changé, même si les plus
grands arbres sont toujours là, mais regarder les troncs, et vous
verrez qu'il y a eu un élagage ce certaines branches, et que certains
arbres plus vieux ne sont plus là, et que de jeunes arbres que vous
n'aviez pas remarqué ont été sélectionné et se sont bien étoffés.

Sinon vous pouvez aussi comparer les clichés photographiques par
satellite ; Google Earth par exemple permet de revenir sur des
historiques dans certaines zones : voyez comment cela évolue d'année
en année, même en moins de 10 ans, remarquez les zones de coupe, les
zones fraichement replantées, les clairières pare-feux qui ont été
redégagées, des champs ou clairières qui semblaient abandonnés mais
étaient seulement en jachère et ont été remis en culture, regardez les
arbres et talus boisés autour des champs cultivés, observez parfois
que des tonnes d'abreuvage ont été déplacées (en certaines saisons les
fermiers peuvent laisser y entrer leurs vaches ou chèvres pendant
quelques jours pour manger les fruits tombés, ou simplement pour faire
le nettoyage des herbes hautes et jeunes pousses parasites, avant
qu'un forestier ou une société de chasse vienne derrière sur un
terrain un peu plus dégagé...

Si vous êtes attentifs vous verrez aussi dans ces bosquets près des
champs que des ruches y ont été installées (très utiles pour les
cultures à condition qu'il n'y ait pas trop de traitements
insecticides) : c'est de plus en plus courant pour les cultures "bio"
ou les cultures dites "raisonnées" où les traitement sont limités et
où on n'installe une ruche que temporairement. Remarquez les nichoirs
installés pour les oiseaux insectivores (qui permettent de limiter ou
d'éviter les traitements insecticides), et les oiseaux carnassiers
(pour éviter la propagation des maladies dans la petite faune à cause
des animaux morts). Remarques les tapis de feuilles sous la arbres
avec des trouées : on y trouve les hérissons qui mangent aussi les
moustiques et limaces qui menacent autant l'homme que les cultures
maraîchères.

Le 11 avril 2012 22:37, Vincent Calame <vincent.cal...@exemole.fr> a écrit :
> Le 11/04/2012 21:34, Guillaume Allegre a écrit :
>
>> Tous les petits bois, trop petits pour être exploités, rentrent dans ce
>> cadre, ainsi que les bosquets entre deux champs, etc. Les ripisylves
>> (végétation boisée spontanée autour des cours d'eau, dans les méandres, sur
>> les petites îles, etc.) sont aussi des natural=wood, pas des landuse=forest.
>
>
> En montagne peut-être mais dans un pays rural comme mon coin, le Berry, tout
> zone boisée a été exploitée ou est susceptible d'être exploitée un jour pour
> du bois de chauffe, notamment. C'est sûr que ce ne sont pas de belles
> futaies et que ça a l'air abandonné mais un jour en se promenant on a la
> surprise que tel coin que l'on croyait sauvage a été « nettoyé ».
>
> En tout cas, en plaine, je mettrais systématiquement du « landuse=forest ».
>
> Avec la montée du prix du pétrole, attendons-nous à ce que tous les coins de
> France soient exploités un jour ou l'autre.
>
> Vincent
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