Le 25/04/2024 à 19:57, David Ponzone a écrit :
C’est plutôt que certains opérateurs ont décidé il y a quelques années
que les pylônes, c’était pas de l’infra stratégique, que ça générait des
frais et des emmerdes, et qu’il valait mieux tout vendre (par ici le
cash) et louer les emplacements aux repreneurs.
(SFR a eu la même idée avec ses DC)
Bah, le principe de la séparation des activités ne me choque pas. Totem
peut ainsi louer de la ressource à Orange, mais également à Bouygues,
Free ou n'importe quel opérateur tiers, avec des conditions qui seront
sans doute un peu plus transparentes et équitables qu'elles ne l'étaient
avant.
Ceci étant dit, il y a plusieurs choses que j'aimerais comprendre dans
cette affaire :
- Pourquoi, lors de la création de Totem, Orange n'y a pas transféré la
totalité de ses sites, et pourquoi certains ont été vendus à des tiers ?
Sur quels critères s'est fait ce choix ? La "rentabilité" ?
- Comment des sites d'intérêt public, financés avec de l'argent public
dans le cadre d'un programme "New Deal" largement mis en avant par les
autorités comme contribuant au développement du monde rural, ont-ils
ensuite pu être vendus tels des vieilles chaussettes, ou tels des loyers
de toits d'immeubles au dessus de la baie de Saint-Tropez ?
- Quand le site, qui n'a déjà plus de porte, aura été vandalisé, et que
les recycleurs bénévoles du coin auront gracieusement offert leurs
services pour le débarrasser de tout le cuivre qu'il contient, contre
qui les élus locaux vont-ils se retourner ? Et qui va se faire allumer
au "forum" radiophonique par les administrés privés de leur source
quotidienne de savoir numérique sur leur smartphone ? Ce site n'est pas
non plus l'usine qui fabrique les turbines nucléaires ! Pas sûr, du
coup, que la cession aux américains ait été une bonne affaire pour
Orange, qui va se retrouver sous les fourches caudines le jour où le
service sera interrompu...
Après, ce que je ne comprends pas, c’est comment ça se passe maintenant
quand un des opérateurs a besoin d’un pylône à tel endroit. Il attend
que le gentil propriétaire d’infra lui en construise un ? Il lui passe
commande ?
Bah, je suppose qu'il passe commande à sa TowerCo favorite (la sienne
s'il en a une) ? Ou alors qu'il met les TowerCo en concurrence et prend
la moins chère ? A moins que, vu les montants, il ne soit obligé de
passer par un appel d'offre ?
--
Ceci étant, cela ne résout pas mon problème, qui est de savoir qui va
assurer la gestion technique de ce site s'il est oublié et abandonné au
milieu d'un tableau Excel d'un contrôleur de gestion au Texas qui a
mandaté une fois en 2 ans un auto-entrepreneur pour venir attacher une
étiquette sur la porte. Certes, nous avons bien une méthode locale qui a
fait ses preuves par le passé; mais ici, le désassemblage exothermique
programmé serait assez contre-productif puisqu'il s'agit avant tout
d'assurer quelque chose qui n'existe déjà plus, à savoir un "service
public de télécommunications en zone blanche".
Donc, la mairie doit-elle faire constater la défaillance du TowerCo
prétendûment "propriétaire" des infrastructures? Doit-elle mettre en
sécurité le site en remplaçant les cadenas manquants, et informer les
éventuels intervenants SAV de bien vouloir passer à la mairie chercher
la clef ? Doit-elle faire intervenir ses propres prestataires pour
installer les réseaux nécessaires à la collectivité ? Existe t-il une
"SAFER" des opérateurs télécom, qui puisse "préempter" sur la la vente
d'un site, et le donner en priorité à un ayant-droit qui s'engagera à
l'exploiter dans les règles de l'art ? ;-)
--
Cette histoire, sur le fond, m'attriste assez profondément ! Dans le
rural, on n'a déjà pas de réseaux, et pas la possibilité d'en construire
même si on en a les moyens ! Alors, voir tant d'efforts et d'argent
public mis dans le programme "New Deal" partir en fumée quelques années
plus tard suite à des décisions prises on ne sait trop où, par des gens
qui ne sauraient pas nous situer sur une carte même avec des coordonnées
GPS, franchement, c'est assez exaspérant !
Et en question subsidiaire : un gosse monte à l'échelle du pylône, tombe
et se tue. Le maire, bailleur, qui n'a rien fait pour pallier les
dysfonctionnements de son locataire, peut-il être tenu pour responsable ?
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