Bonjour, Merci à tous pour vos premiers retours. A mon tour de prendre le temps de développer un peu. D'ailleurs, c'est aujourd'hui le trolldi de la semaine du coup ?
Je vois deux éléments clefs dans le débat : process opérationnel d'une part, et coûts de l'autre. * Process opérationnel et fiabilité Il s'agit essentiellement de la prévisibilité des délais. Peu importe (enfin presque) qu'il faille deux heures, deux jours ou deux semaines pour créer une interco, il faut que les délais soient garantis. Je en parle pas d'une pénalité ridicule et d'un engagement virtuel, mais bien de la garantie que toutes les dispositions soient prises pour que le délai annoncé soit toujours tenu. C'est essentiel dans le service delivery de l'ensemble des clients du datacenter. Si un délai nominal de 2 semaines est correctement tenu, et pour un prix raisonnable, alors on peut même envisager qu'une option "h+2" existe pour les situations de crises, avec un surcoût à la clef. C'est par contre inacceptable si l'offre de base ne tient pas ses promesses. En terme de fiabilité, là c'est simple : un x-co ne DOIT PAS pouvoir bouger. Il n'y a aucune excuse valable à la perte de performance optique ou à l'interruption de service d'un circuit passif. Pour cette seule raison, et parce qu'il n'y a pas d'alternative à leurs meet-me-room une fois enlisé sur site, je ne comprends pas que quiconque puisse encore envisager d’acheter quoi que ce soit à Equinix. Leur comportement vis à vis des x-co relève de l'incompétence et de la mauvaise foi. Je trouve irresponsable de leur part de ne pas avoir clairement engagé des démarches visant à régler le problème alors que des signalements d'anomalies de ce type m'arrivent au moins mensuellement. Dur de travailler en confiance avec ces gens là. Hors on ne peut pas faire d'infrastructure critique sans confiance en un fournisseur essentiel. * Coûts J'aime bien les modèles qui reflètent des coûts réels. C'est transparent, sincère, et plus simple. Les deux premiers critères font partie du besoin de confiance entre client et fournisseur sur des éléments critiques. C'est aussi plus simple car dès lors qu'on cherche à faire payer "le prix que le client est prêt à y mettre" et non "le prix que ça coute plus marge décente", c'est du marketing voir de l'arnaque, plus du commerce, et les droïdes pousse-propale se contorsionnent et ridiculisent à justifier un modèle déconnecté des réalités. Ça marche d'ailleurs dans les deux sens : j'étais surpris de ne pas avoir de frais de dossier lorsque je pose un câble à TH2, alors que le customer service doit éditer des plans, étiquettes, et gérer un planning d'intervention de tiers pour qu'on ne se marche pas dessus lors des poses. Du coup, on le paye avec un prix à la baie sensiblement plus élevé qu'ailleurs. Ce n'est pas forcement l'approche la plus pertinente mais elle convient à la plupart de mes clients. Alors dans un modèle basé sur les coûts réels, qu'est ce qui coûte ? Les fournitures sont proportionnelles à la distance et au nombre et type de brins. Lisser les distances simplifie beaucoup les choses, et rend le modèle plus équitable (il n'y a plus de "sweet spot" plus recherchés que d'autres à cause de leur position centrale). Lisser à la capacité a aussi du bon : plus de brins par câble peut conduire à occuper moins de place dans les passages de câbles. Mais ça n'a pas vraiment de sens en dehors d'un raccordement à une meet-me-room ou à des endroits stratégiques comme des IX, MMR privées/alternatives ou fournisseurs de boucle locale, n'est ce pas ? Vient ensuite le coût humain : le temps passé à poser un câble et, dans le cas d'une MMR, à le patcher. C'est du "one shot", point final. Reste la "valeur" du droit d'occupation des "parties communes" d'un datacenter. J'aime bien l'analogie avec une co-propriété vu que tous les cas tordus de ces dernières ont du être explorés depuis le temps. S'il y a un droit d'usage à valoriser, il est au linéaire ou au volume de câble, non ? Il ne peut pas être à la paire. Qu'il soit récurent n'est pas un problème mais il doit être proportionné. Si un m2 de sale vaut 400€/mois hors jus, un câble empilable occupant du coup un vigtième du même mettre carré pourrait valoir 20€/mois. Mais c'est déjà un très gros câble, non ? Même chose si on valorise la place prise en MMR. On peut connectoriser 48 brins par U sans serrer. 96 en LC quad. Mais si on supprime les connecteurs pour splicer à chaque fois, on arrive à près de 200 splices possibles par U. Je parle là de U "demi profondeur", donc 80 dispo par m2. Avec un coût proportionnel à la ressource consommé, pas de souci, la présence en MMR peut être facturée périodiquement. * Arbitrage Alors, câbles point à point ou MMR ? Je pense qu'on a tous intérêt à ce que les deux coexistent dans tous les sites. Ca permet plusieurs choses : - Une seule MMR est un SPOF, les câbles P2P permettent de sécuriser un circuit critique - Si la MMR du datacenter est mal tenue, alors les P2P peuvent servir à en créer une alternative privée - On peut imposer un type de support en MMR (G.652d quoi) et faire du spécifique en P2P Reste à régler la question des tarifs, et comme les coûts réels sont faciles à évaluer, on aura aucun mal à déterminer quels sont les datacenters qui nous prennent pour des cons. Il encore plein de points à élaguer. De qui peut commander des patchs ou câbles (sous locataire ? Dans quelles limites et à qui facturer ?) à qui réalise (interne ? sous-traitant(s?) ? ) Quid de la dépose de câbles : comment être incitatif sans dissuader la création de maillages denses à cause de frais de dépose ? Ces frais devraient ils être provisionnés dans le récurrent éventuel ou payés one shot ? @+ -- Jérôme Nicolle 06 19 31 27 14 --------------------------- Liste de diffusion du FRnOG http://www.frnog.org/