Re,
L'intérêt dans une démarche de la part du FRNOG serait de faire
comprendre a l'Etat qu'il n'existe pas que 3 FAI, mais une
constellation d'autres petits et moyens fournisseurs d'accès, qui ne
sont représentés nulle part ailleurs a priori.
Certes le nombre d'abonné est faible par rapport aux gros, mais que
vont-ils devoir faire si la loi leur exige le déploiement de
dispositifs de filtrage ?
Un filtrage DNS comme c'est pratiqué dans certains pays d'Afrique du
nord sera peut être suffisant, non ?
Il faut voir s'il y a obligation de moyens ou de résultats (Alec ?). Mais pour
moi, à partir du moment où la force de l'ordre arrive à constater que le moyen
technique de filtrage n'empêche pas de bloquer le site en question, le
fournisseur d'accès est en faute...
Enfin, outre les doutes sur la partie technique, le but de l'opération reste
encore à comprendre...
J'ai lu sur un lien donné hier que tout cela est fait pour éviter (modèle
Norvégien), aux potentiels pédophiles de passer à l'acte.
La publication de la liste au J.O. devrait avoir l'effet inverse... et le
filtrage DNS, n'empêche rien du tout...
De plus, alors que ce filtrage existe en Norvège, aucun chiffre n'existe sur
son efficacité.
Pour le ministère de l'intérieur, c'est tout de même un grand revirement par rapport aux
positions prises jusque là. En effet, en tant qu'opérateur d'un des plus gros réseau IRC
existant, qui plus est celui le plus utilisé par les pédophiles pour communiquer entre
eux (a mon grand regret), la justice française, anglaises et américaine nous a toujours
demandé de ne jamais fermer ou intervenir sur les canaux réputés comme pédophiles car ils
servent aux enquêteurs à démanteler les réseaux... Il en va exactement de même pour les
sites web, si un forum est bloqué (et même si les enquêteurs y ont encore accès), les
"clients" n'y ayant plus accès, la surveillance est rendue inutile et les
pédophiles passent alors encore un peu plus dans l'underground... cette crainte je ne
l'ai pas inventé, je la tiens de la plume des gens concernés.
La technique du "laissez-faire pour mieux surveiller" est très connue et est aussi
utilisée dans la lutte contre le terrorisme. C'est un modèle qui a fait ses preuves (non ca n'est
pas ironique). Lorsqu'on ne peux plus "tout détecter" par manque de moyens techniques ou
financiers (dans la vie réelle tout comme sur le Net), l'infiltration est un modèle pragmatique et
efficace pour faire du renseignement ou mener une enquête (c'est vieux comme le monde). Je ne
connais pas les fins stratèges du ministère de l'intérieur qui ont pu avoir cette idée, mais ce que
je sais c'est que sur le Net, il n'existe pas beaucoup d'autres modèles pour enquêter et surveiller
des individus... je serais très intéressé pour savoir comment désormais ils comptent s'y prendre ?
Cordialement,
--
Philippe Bourcier
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