Selon Greg VILLAIN le 5/11/07 14:32: > Ce que j'arrive pas à comprendre par contre, c'est qu'on ne puisse > pas (j'entends les gens sur cette M/L qui sont a priori des personnes > raisonnées et responsables) s'imaginer les risque que ca représente > pour un ISP de faire passer tout son core en V6.
Amha voilà le coeur du problème, à savoir généraliser à l'accès l'état de l'art existant sur le coeur de réseau. En effet, le problème, c'est pas tant au niveau du coeur de réseau (au sens large) qui chez la plupart est déjà V6 compliant voire natif (mais majoritairement exploité en V4 pour les raisons développées par la suite). Là-dessus, on a pas trop de soucis. C'est au niveau de l'accès que réside la réticence des opérateurs à généraliser à ce stade le V6, et on change considérablement d'échelle. Car à quoi bon, sans parler des usages, appuyer sur le bouton "V6 powah" tant qu'on aura pas la garantie d'être en V6 sur toute la chaîne (terminaux / CPE / équipement d'accès / collecte / backhaul / core / peering / transit / hébergement...), ou tout du moins sur une portion très significative. Sinon, on va droit dans le mur façon D2Mac. Un opérateur d'accès de masse (non, ce n'est pas sale) raisonne en terme d'approche globale : il vise avant tout à satisfaire les besoins du plus grand nombre à des conditions les plus compétitives. Car c'est le seul moyen de rendre chaque jour encore plus accessible le progrès au sens large. Certes, de façon certainement imparfaite à en juger les réactions passionnées qu'on peut lire ici ou là, mais le résultat est là, largement positif à en juger les nombreuses références au cas français dans les différentes études internationales sur le sujet. C'est un choix qu'on assume et qui répondait aux aspirations des pouvoirs publics en 2000/2002 (en gros, c'était "démerdez-vous pour que dans 5 ans on ne soit plus la risée des nations les plus industrialisés, le quanti doit l'emporter sur le quali dans un premier temps"). A l'instar du FTTH, le passage en V6 est inéluctable, on est tous d'accord, simplement, c'est qu'au niveau temporel cela n'aura lieu lorsque la demande sera là de façon globale (et désolé, le geek n'est absolument pas représentatif du marché global) et que les moyens permettant d'y répondre cadreront avec les contraintes d'exploitation. Car comme le disait Fred, outre les terminaux (c'est pas parce que Linux ou Mac OS sont V6 compliant qu'il faut en déduire que c'est la norme au niveau du parc), les équipements d'accès actuels (ie CPE <-> DSLAM) ne permettent pas à ce jour de faire du V6 dans des conditions acceptables. Le passage en V6 nécessitera une mise à jour du parc existant. Des millions de box et des milliers de DSLAMs, cela s'upgrade pas du jour au lendemain comme un coeur de réseau ou un routeur de plaque régionale. Cela prend du temps, et afin de faire en sorte que cela soit le plus transparent possible pour M. et Mme Toutlemonde qui ne veulent pas être perturbés dans leurs habitudes, cela représente donc un coût opérationnel (ie hors matos) loin d'être négligeable. C'est au bas mot un truc à quelques dizaines de millions d'euros annuels, qu'on préfère largement consacrer à des projets plus sexy en terme de contribution concrète au développement du marché :-) On conçoit tout à fait que cela ne puisse répondre pleinement aux attentes de quelques uns, mais on peut également rappeler que l'activité d'opérateur de réseau est désormais totalement libéralisée et que plutôt que de pleurnicher sur le Minitel 2.0 il n'est pas interdit de relever le défi en retroussant ses manches et montant son propre opérateur IPV6 Access (une simple déclaration suffit auprès de l'ARCEP) si on pense mieux faire que les Orange / Free / N9uf / Alice... Alec, velu -- --------------------------- Liste de diffusion du FRnOG http://www.frnog.org/