Camille Gévaudan a écrit :
> Je suis journaliste à Ecrans.fr, site appartenant à *Libération*, et 
> réalise actuellement une série d'articles sur OpenStreetMap pour 
> expliquer le projet et tenter d'y participer en tant que novice.
Bravo pour les articles. L'ensemble forme un "use case" du citoyen
lamba, assez instructif (mais j'enfonce des portes ouvertes que je
m'empresse de refermer de suite).

> *Depuis combien de temps utilisez-vous OpenStreetMap ? Qu'y 
> faites-vous ?*
Inscrit le 19-12-2007. Première contribution 2 jours plus tard.
Je contribue en cartographiant les coins où je passe, où je vis. Pour
ceux que je connais moins bien, je profite du projet pour les découvrir 
sous un nouvel aspect. Ancien participant actif aux limites communales.
Dans OSM, je fais tout ce que mon inspiration du moment me suggère et ni
le projet ni mon imagination n'en encore trouvé une limite raisonnable.

> Comment avez vous découvert le projet ?
probablement sur une liste ou un site "libriste", peut-être suite à
l'aventure UPCT ?

> 
> Etes-vous professionnellement impliqué dans la géographie / géodésie,
>  ou s'agit-il seulement d'un loisir ?
Oui, je suis administrateur de base de données spatiales dans une
collectivité locale, ancien cartographe mais totalement autodidacte.
Cette expérience m'aide à contribuer à OSM mais l'inverse est vrai aussi.
Plein de passerelles entre le monde de l'infogéo "pro" et la "libre" ;
in fine des questions et des réponses de part et d'autre et moi, le cul
entre les deux chaises. Situation inconfortable mais exigeante en terme
de souplesse.
Le Loisir n'est-il pas la prolongation de la route que l'on s'est
choisie, en changeant de chemin ?

> 
> Vous intéressiez-vous à la cartographie avant de participer à OSM ?
A 10 ans, je décalquais déjà les contours des départements français dans
l'encyclopédie Larousse du XXe siècle.
Depuis, j'ai compris qu'il y a des copyrights !!

> 
> Combien de temps y passez-vous (par jour, par semaine...) ?
Pas assez selon moi, trop selon ma femme. Je dirais une vingtaine
d'heures par semaine. Il faut se préserver, si on veut durer.

> Est-ce un acte militant ?
C'est un terme que je n'aime pas trop : ça commence comme militaire,
milice, etc.
En tant que "militant discret", je tends vers l'oximore. Je crois plus à
la lente conversion (un écosystème ne se change pas en quelques années)
en évoluant au rythme des échanges. Pas dogmatique, mais convaincu ;
moins militant que tenace (voire têtu).
Ma vision d'OSM n'a pas à prouver, mais à monter.

> 
> Quelle est votre ambition ? Vous êtes-vous défini un projet, 
> personnellement ?
"Ambition", encore un terme que je n'affectionne pas trop. Oui, je me
fixe des challenges (rentrer toutes les communes de Côte d'Or), mais je
me rend compte, après coup que ce n'est une démarche pas très collaborative.

Mon projet personnel, à long terme, est de réussir à montrer que :
1. ce n'est pas si compliqué ;
2. qu'il suffit d'une paire de yeux (et un cerveau reliant les deux ;-)
3. qu'il est de notre responsabilité de citoyen de décrire nos
territoires quotidiens parce que personne ne le fera mieux que nous.

A moyen terme, le projet à long terme doit prendre une forme suffisament
crédible en terme de densité d'infos pour être présenté.

> Contribuez-vous en solitaire ou avec des connaissances non virtuelles
>  ?
J'ai emmené mon fils sur le terrain (toujours vérifier) une fois mais 
l'expérience n'a pas été un franc succès. J'aime bien mapper seul mais 
aussi discuter des méthodes de travail, des outils, des avancées du 
projet lors d'une bière-party !

> Avez-vous déjà contacté des municipalités ou organismes pour les 
> inviter à aider le projet ?
Non pas encore, mais j'ai déjà été approché par certaines. Un chantier
pour 2010 ? Probablement.

> 
> Emmenez-vous votre GPS en vacances ?*
Quelle question ! En tous cas, depuis que je m'en suis fait offrir un
l'an dernier !!

> 
> Réutilisez-vous les cartes OpenStreetMap ou vous contentez-vous de 
> les "remplir" ?
Si nous parvenons pas à utiliser nos propres données, autant rouler à
130 dans le brouillard le plus épais. Comment cela j'exagère ?
Oui, c'est une réelle satisfaction (que trop peu comprennent encore) que
de faire un itinéraire sur des données rentrés par des gens comme nous ;
utilisateur et contributeur.

> 
> Pourquoi créer une base de données géographiques libre et gratuite ?
THE question !!
Parce que la Nature a horreur du vide.
Parce que créer, c'est valorisant (fun).
Parce que le coût ne fait pas la valeur et que les modèles économiques
basés sur le coût seront dépassés par ceux basés sur la valeur. Le coût
d'OSM est minimisé alors que sa valeur ne peut que croître (c'est cela
du militantisme ?).

> 
> En quoi consiste la communauté ? Est-elle virtuelle ou se voit-elle 
> "in real life" ?

Nous sommes comme des fourmis. Elles sont aussi besoin d'échanger des
informations lorsqu'elles se croisent. Pas pour elles-mêmes, mais pour
le bien de la communauté.
Dieu merci, nous ne sommes pas QUE des fourmis et je prend aussi
beaucoup de plaisir à rencontrer, lors de bière-party, d'autres êtres
humains. Les réseaux sociaux peuvent se transformer en réseaux humains. 
Les liens tissés à ces occasions alimentent une communication plus riche.

> Comment se porte la communauté française ? Quelle est son actualité ?
> 
Bien, merci ; elle commence à prendre une taille certaine et son
actualité immédiate consiste à essayer d'accueillir en son sein, du
mieux possible, ces nouveaux arrivants. Au-delà, le projet d'import de
notre grande copine Corine Land Cover va continuer à mobiliser des
ressources. Après-demain, ce sera peut-être le futur VRAI WMS du
cadastre ou d'autres données publiques rendues utilisables pour notre
projet. Mais ce n'est qu'une vision déformée par mon prisme d'agent public.

> La communauté française a-t-elle des liens avec celles des autres 
> pays, ou travaille-t-elle indépendamment ?
Pas assez peut-être, mais nous ne vivons pas sur une île. Nos amis
suisses et québécois fréquentent notre liste ; nos cousins germains
viennent contribuer en Alsace (pas de troll ;-). Les frontières ne sont
matérialisées que par quelques bornes, souvent perdues au milieu de
nulle part, pourquoi voudrions-nous en recréer d'autres, virtuelles ?

DenisH

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