Le dim. 4 oct. 2020 à 21:42, <osm.sanspourr...@spamgourmet.com> a écrit :

> C'est un peu comme dire que VéOLia est une structure gouvernementale au
> prétexte qu'elle est chargé localement d'une mission de service public :
> ça me chagrine même au sens large de government.


Il y a une grosse différence quand même: Veolia reste une société
commerciale avec ses propres objectifs et sa politique autonome,
indépendante des missions de service public qu'elle peut prendre en charge
en répondant à un appel d'offres public: mais là il y a contrôle sur le
cahier des charges de cet appel et uniquement dans ce cadre, et non sur la
gouvernance de Véolia.

On peut noter malgré tout que Veolia a une partie de son capital social
détenu par des organismes publics ou paritaires (comme la Caisse des dépôts
et consignation, et les banques publiques de développement) et donc des
sièges et droits de vote dans son conseil d'administration. A ce titre
Veolia se rapproche de la SNCF (et ses nombreuses filiales), Air France, ou
EDF et GDF-Suez (dont une partie est sévèrement contrôlé par l'autorité
publique, qui a veillé à ne pas confondre les missions publiques des
objectifs commerciaux, et à imposer des garanties de gestion comme la
séparation comptable et les fonds de garantie et assurances, même si in
fine il reste un organisme pilote sensé diriger le tout sous le regard des
détenteurs de parts sociales et leurs AG). De plus en plus de missions
publiques sont ainsi mainetnant réalisées dans des structures partiellement
ou totalement paritaires.

Pour les CAF ou URSAFF, c'est très différent: c'est toute la structure
elle-même qui est chargée de cette mission, et de fait sa gouvernance a des
sièges dans les pôles de décision pour les intervenant publics qui aident à
financer ces missions publiques (même s'il y a aussi des sièges privés, car
ce sont des organismes "paritaires", on dira "mixte", avec des intervenants
publics et privés, dont les syndicats professionnels patronaux et
d'employés, des assos et fondations ; ainsi que les chambres de commerce et
diverses agences environnementales ou touristiques qui elles aussi sont
paritaires avec leurs propres missions publiques et leurs missions privées
de développement; parmi les assos et fondations, certaines ont obtenu la
reconnaissance d'intérêt public en répondant elles aussi à un cahier des
charges, ce qui les soumet à un contrôle public, comme la Cours des
comptes, des obligations de dépôt et de certification des comptes et
d'autres contrôles des activités plus renforcés que le reste du secteur
privé).

Et pour les CAF, URSSAF ce mode de gouvernance fait partie même de leurs
statuts, elles ne peuvent pas s'en absoudre par une simple décision de leur
conseil d'administration sous la volonté de leur président (même s'il est
élu avec des voix privées, et même si la part de l'Etat n'est pas seule
majoritaire dans la gouvernance, l'Etat étant alors obligé de négocier mais
pouvant cependant imposer des décisions par la loi, du fait des statuts de
ces organismes, si ces organismes ne parviennent pas à une décision commune
entre l'Etat et les partenaires sociaux:  et l'Etat le fait souvent en
prenant sa responsabilité et l'exposant au public, notamment pour ce qui
concerne les régimes sociaux de sécu et de retraite et leur financement ou
les droits et le contrôle des bénéficiaires. cette décision de l'Etat est
alors sous le regard du citoyen électeur).
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