Le 05/01/11 06:30, Michel Py a écrit :
Stephane Bortzmeyer a écrit:
Oui, l'ICANN est une organisation purement états-unienne,
Je ne suis pas vraiment d'accord; vu de loin: la dernière réunion était en
Colombie, et un des membres du conseil d'administration est Sébastien
Bachollet, un Français.
C'est vu de très loin, en effet ;-)
En se rapprochant, on voit même deux Français qui viennent d'entrer au
/board/ de l'ICANN. Également Bertrand de la Chapelle, ex ministère des
affaires étrangères.
Certaines mauvaises langues pensent que, pour les deux, c'est en
remerciement de bons et loyaux services : avoir surmonté la crise de
2008, année où l'Icann est venue à Paris et où une délégation de membres
de l'Isoc France est venue réclamer un audit de l'Isoc France au /board/
de l'Isoc qui se réunissait aussi au Méridien : mise à sec des fonds
propres (500 KF), absence de comptabilité, pas d'AG.
Le groupe des frondeurs, qui était majoritaire, contestait également
l'opacité de l'Icann (confirmée par le récent audit par Berkman Center)
et précisément l'illégitimité du contrôle exclusif du gouvernement US
sur les ressources critiques de l'Internet.
L'Isoc France a été placée sous administration provisoire sur décision
du juge.
Mais Sébastien, aidé par Bertrand et quelques autres, a organisé une AG
en ligne entre Noël et le jour de l'an. Il s'est faire réélire sans
majorité absolue.
Puis 24 ingénieurs, chercheurs et consultants ont été exclus, dont Louis
Pouzin... (Odile Ambry avait pris la présidence entre temps).
Et une nouvelle AG en ligne, où le corps électoral avait fondu des 2/3,
a été gérée directement à distance par l'Isoc monde : elle a modifié les
statuts, confirmé l'exclusion de ceux qui tentaient un recours et mis en
place un nouveau CA.
Quand l'affaire est enfin passée devant le juge du fond, 18 mois plus
tard, l'Isoc a fait valoir que tout avait été remis en ordre : les
comptes, les AG, le CA. Et ça a marché. Vu le coût et les délais, les 24
demandeurs n'ont pas fait appel.
Pardon pour cette apparition. Plus d'infos sur demande en privé.
Je retourne à mes chères études et vous remercie de la qualité des
échanges ici, la plupart du temps.
Je voulais simplement éclairer ceux qui pensent que les US sont une
garantie de démocratie et de liberté d'expression.
Mais maintenant que Sébastien et Bertrand sont au /board/, j'espère
qu'ils vont y défendre un peu les intérêts de la France et de l'Europe !
Et promouvoir des principes de bonne gestion d'un bien public mondial...
Bonne année !
@+, Dom
Sur leur page, il y a des hyperliens en Anglais, en Français, en Russe et en
Arabe.
soumise aux lois des États-Unis. Elle n'a donc pas le choix.
Faut être réaliste: les EU ont une influence considérable sur le fonctionnement
de l'Internet, tant que ça reste vrai il faut donc s'attendre à ce que Oncle
Sam vienne mettre son nez dedans; dedans quoi je laisse le lecteur libre
d'interpréter.
Bien que n'ayant jamais été impliqué dans le processus, je crois me rappeler
qu'une des conditions sous-entendues de casser le monopole de Network Solutions
était que la solution de remplacement reste en bons termes avec les iouéssè. Tu
ne t'attendais quand même pas à voir Network Solutions remplacé par
l'association des étudiants de l'université de Téhéran?
Mais c'est justement un problème de fond de la gouvernance de
l'Internet : pourquoi est-ce à la justice états-unienne de
décider et pas à la costaricaine ou à la finlandaise ?
Sans vouloir être méchant, pourquoi pas la justice Française, tant qu'on y est?
Tu veux que HADOPI devienne un standard mondial? Glissons sur d'autres petits
problèmes comme la crypto étant illégale jusqu'il y a pas trop longtemps, ce
qui au passage aurait rendu DNSSEC illégal, etc. La censure du bouquin du
docteur de Mitterrand (Le Grand Secret) qui au passage est miraculeusement
apparu sur le site FTP de plusieurs universités Américaines le jour même?
J'ai dit ce que je pensais du système judiciaire de mon pays; c'est devenu un
monstre incontrôlable que je ne souhaite à personne, mais va falloir se lever
tôt pour en trouver un autre ailleurs qui soit moins pire, dans les faits.
Michel.
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