2010/12/10 Stephane Bortzmeyer <bortzme...@nic.fr>:

> Alors, en cas de désaccord _technique_ avec IPv6, je suggérerai
> d'élaborer un peu. Parce que je connais les gens qui sont derrière
> IPv6, ils peuvent certes faire des erreurs comme tout le monde mais
> ils sont d'une pointure telle que, avant d'expliquer que leur travail
> est une blague, il faudrait un peu affûter ses arguments. Là, ça fait
> un peu, comment dirais-je, Café du Commerce.

En vrac :

- Une norme complexe et bazar définie dans des dizaines de RFC
s'annulant les unes après les autres et souvent non
testées/implémentées.
- Un process de migration totalement irréaliste et dangereux (6to4 ?).
- Aucune leçon retenue des mauvaises spécifications d'IPv4 (RH0 ?).
- Aucune capitalisation sur l'expérience obtenue avec IPv4, mais on
contraire, une réinvention complète du/des protocole(s) pour au final
n'apporter qu'un seul avantage : l'espace d'adressage plus grand.
- Remplacement d'ARP qui marchait très bien par cette monstruosité
qu'est NDP (multicast, donc adresse link-local, donc scopeid, etc.).
- Tout ce que le point précédent implique au niveau implémentation :
structures de données non alignées, code ultra complexe comparé à
l'équivalent v4. Avez-vous déjà jeté un œil aux implémentations open
source ?
- Le PMTUD... ça ne marche déjà pas en IPv4 alors en IPv6... Résultat
(et c'est toi Stéphane qui en parle le mieux sur ton blog) il serait
envisagé de limiter la taille des paquets destinés aux nœuds non
locaux à 1280 octets ? Et cela *12 ans* après la première RFC sur IPv6
? On discute à l'IETF de choses aussi basiques, au moment où il ne
reste quasi plus aucune adresses IPv4 disponible ???

Oui, je continue de le dire, IPv6 est une immense farce, de A à Z.

> Quant à leur employeur, je trouve, parmi les principaux RFC, Cisco,
> Nokia, IBM, Toshiba, Sun et pas une seule université.

Certes, la recherche aux US, ce n'est pas la recherche en France.

> Cela me rappelle l'histoire du type qui tombe d'un gratte-ciel à qui
> on crie « Mon Dieu, vous allez vous tuer » et qui, jusqu'au
> rez-de-chaussée, constate à chaque étage « Jusqu'ici, tout va
> bien ». Donc, oui, en effet, il reste encore des adresses IPv4. Tout
> va bien.

Non, tout ne va pas bien je n'ai jamais dit ça, au contraire.
Seulement, vu que la norme est mal conçue dès le départ, que la
migration est complexe et couteuse, que depuis 30 ans tout va bien
avec IPv4, et que les gros acteurs (et certains petits) ont
suffisamment de réserves pour tenir encore quelques années... je ne
vois vraiment pas comment IPv4 pourrait être déprécié pour le moment.


-- 
Mattieu Baptiste
"/earth is 102% full ... please delete anyone you can."
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