Raphaël,

Le 14 mai 2009 10:20, Raphael Maunier <rmaun...@neotelecoms.com> a écrit :
>

> Alors ma question sur le sujet est la suivante, est-ce qu'il y a une
> collectivite qui est rentable et qui n'a pas une partie finance par l'europe
> ou x, y, z ?
> Je n'en ai aucune idee, mais de ce que j'entends ( et c'est peut-être
> erroné) elles sont toute déficitaire.
> J'ai du mal a concevoir qu'il faille tout le temps compter sur l'etat/les
> collectivites pour faire avancer les choses, je crois qu'on a bien vu que ce
> sont les acteurs prives qui sont vraiment moteur sur le sujet.

La dette est un outil financier, quand elle est bien gérée elle n'est
pas problématique car un investissement, en infrastructure et
aménagement du territoire dans le cas présent, provoque des retombées
(en emploi et compétitivité) qui contribuent indirectement à
l'équilibrage des budgets. L'amortissement direct de l'infrastructure
n'est qu'une composante du budget de tels projets. Se limiter aux
conséquences directes est devenu monnaie courante dans une stratégie
de pilotage à court terme induite par le recours à des outils
financiers imprévisibles, ce qui est rarement le cas dans les
collectivités (ça peut arriver) car elles sont contraintes à un mode
de gestion relativement sain par rapport à certaines entités privées.



> Pour ma part, je n'ai vu aucune societe dans l'ip (pas acces sur le grand
> public) ayant une business model sur 15 ans :) ( sauf ceux qui sont passes
> pas le chapter11)

Dans l'IP il est évident que ce n'est pas le cas, le L3 évolue bien
plus vite que le L1, les renouvellements ne peuvent être positionnés
sur les mêmes cycles d'investissement.


> Je reste tout de meme persuade que tu ne gagnes pas d'argent sur l'ip et que
> ton infrastructure n'est rentable que si tu es capable de proposer le
> maximum de service

Tout à fait, et c'est pour ça que dans une logique de marché, il est
préférable pour les acteurs moteurs de se positionner sur les services
à forte valeur ajoutée, ce qui peut être rendu possible par la mise à
disposition, par les collectivités, d'infrastructures ouvertes et
librement accessible à tous les acteurs. Encore une fois, et bien que
l'analogie soit particulièrement éculée, c'est le cas des
infrastructures routières vis à vis des sociétés de transport et
logistique. Te viendrait il à l'idée, en tant que transporteur, de
construire une autoroute ou de la desserte locale ?


> Je suis 100% d'accord avec toi que ca doit evoluer, mais sachant qu'ils ont
> une approche differente de l'infrastructure, ca va etre complique.
> L'approche est bonne pour les dsp, mais pour le particulier, tout le monde
> se bat pour son "bout gras" et garde l'information la plus secrete possible.
> On a tous vu/entendu des swap de ligne cuivre pour tel ou tel operateur, je
> crois que maintenant les operateurs sont tres content d'avoir l'abonne sur
> son infra qui lui est propre

Le slamming est du à l'incapacité (ou la mauvaise volonté) de France
Telecom pour gérer correctement l'accès à la boucle locale. Les
autorités n'ayant que peu de poids face à FT, le problème ne pourrait
être résolu que par la dissociation fonctionnelle.

Le problème sous jacent à la séparation des réseaux est la redondance
des déploiements qui ralentissent l'extension de ces réseaux et les
limitent aux zones les plus rentables. Les collectivités ont le
pouvoir et les outils permettant la création d'infrastructures
publiques sur lesquelles tout opérateur peut prétendre à la fourniture
de service. Bien gérées et régulées, ces infrastructures ne poseront
pas les problèmes rencontrés par des opérateurs utilisant une
infrastructure d'un autre acteur privé.

La problématique est d'apporter aux collectivités les compétences dont
elles manquent pour spécifier, déployer et administrer ces
infrastructures. Le fait que ces réseaux soient par la suite
entretenus par un délégataire ou une régie importe peu, tant que les
modalités d'exploitation et d'ouverture à la concurrence permettent
réellement une concurrence libre et non faussée, et ce dans l'intérêt
collectif, ce qui est rarement le cas actuellement puisque les
déléguants ont rarement prévu toutes les structures nécessaires et les
délégataires n'en font que le strict minimum.

Le rôle de collectifs comme THD pour tous est donc crucial puisqu'il
permettra la publication de recommandations permettant aux
collectivités de disposer d'informations neutres et de préparer au
mieux le financement, la construction et l'exploitation des
infrastructures.

C'est une fois que les infrastructures sont en place que les
opérateurs réseau pourront proposer leurs services, et jouer leur rôle
économique dans un contexte fortement concurrentiel, et en ça la
démarche est bien plus libérale que le bordel ambiant dans lequel on
patauge à l'heure actuelle. Curieux, non ? ;)

@+


-- 
Jérôme Nicolle
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