Le Sun, 10 Jan 2021 08:56:32 +0000 (GMT), Odile Benassy <odile.bena...@universite-paris-saclay.fr> a écrit :
> Justement, nous parlons le français, il n'y a aucune ambiguïté dans > notre langue. Profitons-en pour défendre la liberté des utilisateurs, > sans timidité ! > > (notez qu'il n'est pas nécessaire, pour autant, de tancer les > personnes qui emploient des termes différents. Même si ces personnes > ont tort, il n'est pas toujours habile de faire remarquer à tout bout > de champ ces nuances de vocabulaire, il faut le faire avec doigté...) C'est comme ça que le l'envisage : digital ]:-> ___ Petite disgression... ____ Je veux juste souligner qu'un obstacle est la traduction littérale de l'anglais au français. La traduction correcte de l'anglais en Français nécessite souvent d'utiliser des groupes de mots et de reconstruire des phrases. Notre inclinaison naturelle est de penser que, «mondialisation» aidant, singer la structure de l'anglais avec ses mots court est plus efficace et "moderne"; mais un journaliste québéquois a démontré qu'un article complet bien écrit en bon français était souvent un peu plus court que le même article écrit en anglais. En français, l'effort intellectuel de construire des phrase est toujours récompensé au final. On retrouve ça dans des études sur "l'efficacité" des langues mesurées en concision & débit] / nombre de concepts véhiculés dans un temps donné : Le français n'est pas très rapide en terme de débit, mais est dans le peloton de tête en terme d'efficacité et précision. Un autre obstacle très sous-estimé est la culture. La traduction de «free» est un parfait exemple de la différence entre : - d'une part une culture de la "common law" basée sur les «intérêts», la jurisprudence et «les pratiques habituelles»; Les «intérêts» se traduisant généralement, de nos jours, en valeur financière; - d'autre part notre culture basée sur la «loi civile» et des règles pré-établies, dans un contexte catholique où le pardon du péché est pardonné mais on sait que avoir trop d'argent est un péché, donc un contexte ou on maintient des systèmes de valeurs plus riche... et contradictoires que la simple valeur traduisible en intérêts... financiers. Loin de moi l'intention de faire de la morale ou de la politique, mais «la mondialisation» qu'on pourrait aussi appeler actuellement «la domination mondiale de l'Empire US», fait que l'on sous estime gravement les différences culturelles, et ça va beaucoup plus loin que de simples problèmes de traduction. J'avais une image du Japon comme un pays très technologique et «moderne» (ie. coulé dans le mode de pensé occidental), mais pour avoir été sur place, c'était une grave erreur : C'est un pays avant tout asiatique, comme la Chine, avec une histoire, une culture, un mode de pensée shintoïste & boudhiste fondamentalement différents de notre culture «mondialisée occidentale chrétienne». Toute cette disgression culturelle pour dire que la traduction va bien au delà de la simple traduction d'un mot, et que passer par une phase d'explication prenant en compte le contexte et la culture de l'interlocuteur est rarement une dépense d'énergie inutile. De même il faut se méfier lorsque l'on cherche a décalquer directement un concept d'une culture à l'autre. Il faut se mettre dans la tête que l'autre a probablement une autre histoire et culture, donc une autre manière de penser que nous, même sur des sujets apparemment semblables sur lequel on est apparemment synchrone. -- Haricophile