UN HAUT-SAÔNOIS PHOTOGRAPHIE LES DERNIÈRES CABINES TÉLÉPHONIQUES. http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/01/26/les-cabines-dans-la-boite
Ca peut servir pour OSM et faire un comparatif avant/après. *ELLES FONT TELLEMENT PARTIE du paysage qu’on ne les regarde plus. Mais bientôt, elles auront disparu pour de bon : le démantèlement des cabines téléphoniques, qui a débuté en 1997, va s’accélérer pour être achevé fin 2017. C’est la conséquence d’un article de la loi Macron, qui a mis fin l’été dernier aux obligations d’Orange en matière de « publiphonie ». Il faut dire qu’avec la généralisation de l’usage du téléphone portable, les cabines servent de moins en moins. Désormais, elles seraient utilisées moins d‘une minute par jour en moyenne.* *Ce chiffre n’étonnera pas Laurent Robert, un enseignant vésulien qui a entrepris de photographier les cabines encore debout en Haute-Saône. « Je vois des traces de passage, mais jamais personne dedans », raconte-t-il. Pourtant, le quadragénaire a compilé 142 clichés de cabines en un an. Le résultat est visible sur le site internet « flickr », qui permet de géolocaliser chacune des images.* *« Mine de rien, les gens y sont attachés »* *Ce n’est pas la nostalgie qui a poussé Laurent Robert à se lancer dans cette entreprise ; il s’est inspiré d’une exposition de Bernd et Hilla Becher consacrée aux châteaux d’eau. Le couple de photographes allemands est connu pour ses séries de bâtiments industriels photographiés selon le même angle de vue et le même cadrage. L’enseignant haut-saônois a apprécié le principe et a voulu l’appliquer aux stations-service de Haute-Saône, mais s’est rabattu sur les cabines quand il a appris qu’elles allaient disparaître.* *Armé d’un reflex numérique, le photographe amateur a arpenté tout le nord-est du département à leur recherche. Sur le terrain, il s’est rendu compte que les cabines n’étaient pas toujours implantées au centre des villages, mais parfois en pleine nature. Il a aussi constaté qu’elles étaient encore visitées, même si ce n’est plus pour téléphoner. Des messages y sont gravés, des bouteilles abandonnées. Sur les portes, des affiches annoncent le prochain bal ou loto organisé dans la commune. « Mine de rien, les gens sont attachés aux cabines », estime Laurent Robert. « C’est parfois un point de repère. »* *Immortaliser ces vestiges d’une époque pas si lointaine a parfois donné lieu à des scènes cocasses. À Velorcey, près de Luxeuil-les-Bains, un habitant est sorti de chez lui en voyant Laurent Robert photographier sa maison. « Elle est belle, ma ferme », lui a-t-il lancé. « J’ai dû lui expliquer que ce n’était pas elle que je prenais, mais la cabine installée juste devant… » Sur un chantier où il y avait peut-être plus de monde que la normale, des ouvriers ont aussi interdit à l’enseignant de les prendre en photo. Là encore, c’est la cabine située juste devant qui l’intéressait, pas eux.* *Une cabine au fond du jardin ?* *Peu à peu, le quadragénaire est devenu un spécialiste des différents types de cabines qui existent. « Les octogonales, on n’en trouve qu’en ville », a-t-il remarqué. En Haute-Saône, il est aussi tombé sur quelques cabines-oeufs « qui font très années soixante-dix ». Laurent Robert s’est pris au jeu comme un collectionneur à qui il manquerait telle ou telle pièce rare. « Je regrette de n’avoir pas eu la cabine du quartier des Rêpes, à Vesoul, juste devant l’école où je travaille. Ils l’ont enlevée avant que je commence. »* *Le travail de collecte qu’il a réalisé « n’est pas artistique mais esthétique », juge-t-il avec le recul. Reste que cette expérience de photo systématique l’a emballé : « J’ai une formation scientifique, il me faut une consigne claire », s’amuse-t-il. Aujourd’hui, quand il se balade, il a malgré lui le regard qui traîne à la recherche des cabines. L’enseignant a pourtant décidé de lever le pied et de lancer un appel aux bonnes volontés : « Les gens qui ont envie de sauver leur cabine peuvent la photographier et la publier. Avec un smartphone, c’est facile. » Le portable pour sauvegarder la mémoire de ce qu’il a contribué à faire disparaître… L’idée est séduisante.* *Avis aux amateurs, donc : il reste du chemin à faire ne serait-ce qu’en Haute-Saône, où 496 cabines sont encore implantées sur la voie publique. Laurent Robert, lui, aimerait bien en récupérer une pour l’installer au fond de son jardin et la relier à sa ligne téléphonique. « Comme ça, quand mes enfants seront plus grands, ils pourront s’isoler pour passer un coup de fil », imagine le père de famille.* *Découvrir les photos de Laurent Robert sur Flickr en cliquant sur ce lien <https://www.flickr.com/groups/macabinetelephonique>.Ses préférées sont aussi regroupées via ce lien <https://decrochez.wordpress.com/2015/05/08/mes-coups-de-coeur/>* Donat
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