Le 13 mai 2014 11:32, Jean-Guilhem Cailton <j...@arkemie.com> a écrit :

>  Un MOOC "Introduction à OSM", à destination du grand public de l'espace
> francophone (dans un premier temps, avant d'éventuelles traductions si ça
> marche bien) pourrait même être vu comme une nouvelle sorte de cartopartie
> géante...
>

Loin de vouloir tempérer ton optimisme, les MOOC sont un concept nouveau "à
la mode" mais il faut tout de même savoir que même si des écoles ou
universités s'y mettent (avec quelques réserves, notamment en France dans
le secteur public universitaire), les plus gros MOOC actuels n'ont pas
encore dépassé quelques centaines de participants (et pas en France).

Différents concepts ont été expérimenté avec diverses plateformes (surtout
commerciales et encore assez chères), mais le problème est que les MOOC
n'ont pas encore réussi à convaincre un grand public, mais s'adresse
surtout à des étudiants déjà intéressés à un sujet mais qui pensent faire
des économies sur une formation.

Le M de MOOC (massive) n'a pas encore été prouvé et les expérimentations
faites coutent assez cher et pour réussir un minimum demandent qu'il y ait
un suivi jusqu'au bout. Hors les premiers résultats donnent des taux de
suivi plutôt faibles, avec un taux d'abandon important (beaucoup plus qu'un
cursus universitaire).

Le MOOC ne résoud pas les questions de language et niveau de compréhension,
d'interactivité réelle entre étudiants (s'il y a interactivité il faut des
moyens importants du côté des formateurs qui y sont connectés. Les MOOC
dispensent rarement des certifications, quand ils le font c'est une carotte
sensée motiver les étudiants, alors que ces certificats ne sont pas encore
reconnus, mais ces certificats viennent avec des conntraintes : temps
limité pour suivre le MOOC, système de notation... avec un rendu sur ce
dernier point qui a aussi réduit encore plus la participation.

On peut toujours essayer le MOOC, mais sans doute pas croire qu'on arrivera
à évaluer les étudiant, à mesurer le bénéfice obtenu sur leurs
connaissances s ni à les garder suffisamment nombreux. Et beaucoup de
contributeurs bénévoles occasionnels que vous voulez cibler seront rebutés
immédiatement si le système leur impose des contraintes sur le temps
d'apprentissage ou le passage obligé sur certains points.

Je pense donc encore que pour OSM, il est dans doute préférable d'avoir une
sorte de wiki social, mélant dans les mêmes pages des parties documentaires
qui grossissent avec le temps, un whiteboard effaçable,, un fil continu
d'échange entre utilisateurs (sans intervention réelle des formateurs, à
peine un modérateur sur un flux continu qui a une durée de conservation
limitée, les plus expérimentés seulement allant compléter la partie
documentaire. On peut imaginer que cette interactivité s'appuie sur un
réseau social (type Twitter ou Facebook, où pourront être dispensés
régulièrement des liens vers les meilleurs petits documents faciles à lire,
sélectionnés dans une base documentaire enrichie petit à petit par les
meilleurs participants et quelques formateurs).

Si on veut réellemrnt que ce soit massif, le temps des formateurs sera
compté: sur OSM ils ne pourront pas être connecté en permanence, il faut
que le système s'autoentretienne, quitte à ce qu'une partie du contenu
visualisé déborde du cours strict pour admettre aussi de la créativité, de
l'expérimentation, et un suivi à postériori (avec des outils statistiques
ou des moteurs de recherche sur les échanges passés).

Sinon autant aller vers un système comme Wikiversité (sachant aussi que
pour l'instant il reste très peu utilisé et pas massif non plus). Ce
qui finalement marche le mieux pour l'instant ce sont les meetings
communautaires aux bons endroits (mais il faut y aller ou militer pour
imposer sa présence et aussi des moyens humains et financiers pour aider
ceux qui voudront participer à de nombreux événements; et la Fondation OSM
ou l'asso n'en ont ni les moyens ni le temps)

Enfin vos objectifs de viser tout le monde dans un même MOOC peuvent vite
se heurter au niveau de compréhension ou à l'expression différente des
besoins selon les publics. Viser le grand public ou viser les collectivités
ne peut pas utiliser la même forme. Plus le public visé est déjà investi
dans le monde de la cartographie numérique (SIG) plus le formalisme du MOOC
s'impose et plus il faut du contenu étoffé: la forme MOOC est à mon avis de
moins en moins adaptée, quand ils préféreront la forme "rapport de projet",
téléchargeable, imprimable sur quelques pages, ou la renconte sur place
avec les décideurs (en franchissant aussi certains obstacles hiérarchiques
ou des résistances par ceux qui ont des responsabilités et craignent de les
perdre.

Et pour susciter un intéret massif, il faut aussi rendre cela attractif.
Pour eux je crois plus au succès si cela prend la forme d'un jeu ou
s'intègre à un jeu existant On peut aussi chercher à viser l'intégration
d'OSM dans plus d'applications disposant d'un retour social (y compris avec
les portails marchands ou comparateurs en ligne, ou sites d'annonces) Tout
en sachant que cela alimentera un flux de données qui peut comporter de
nombreuses approximations ou des tas d'inventions (parce que c'est un jeu,
beacuoup n'auront pas conscience qu'ils essayent de déguiser un monde réel.)

A titre personnel ayant commencé à regarder quelques MOOC, je n'y ai pas
trouvé beaucoup d'intéret, beacoup moins qu'un wiki, un forum ou une page
Facebook bien faite avec des contenus maitrisés et qui ne sont pas qu'une
suite de photos et d'annonces publicitaires.
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