Vous avez raison sur le fond, on est je crois tous d'accord. Sur la
forme, est-il utile de commencer dès le départ par stigmatiser l'acteur
public qui a commis une maladresse ? Il faut bien voir que le sujet est
encore nouveau pour les acteurs publics : ils ont besoin de digérer la
matière, de comprendre les tenants et aboutissants. Souvent ces acteurs
ont besoin de conseils et de coups de pouce plutôt que de se faire
mettre au pilori. Personnellement je trouve que le terme "fail" a un
côté méprisant, mais c'est un ressenti personnel et je ne pense pas que
c'est la volonté de ceux qui l'emploient. Pour avoir des témoignages, je
sais que certains acteurs l'ont pris de cette manière...
La plupart du temps, il suffit de demander gentiment, avec pédagogie, en
leur laissant au moins une chance de d'expliquer et de comprendre leurs
motivations. Ci-dessous je publie le mail que j'ai rédigé pour
data.visitprovence.com et qui les a amené à changer de licence (j'ai
biffé le nom de mon contact car cette liste est publique). Le lendemain
la licence était changée.
En l'occurrence mon mail est long et tient compte d'éléments de contexte
que je ne peux détailler ici, mais on doit pouvoir faire plus court.
(J'ajoute que je vais écrire également à la métropole de Nice ;-)
-------------
Bonjour XXXXXXXXXXXXXX,
Bravo encore pour votre initiative. Le site est agréable et très clair.
La diversité des données est très intéressante et on voudrait vous aider
à valoriser cette initiative, notamment auprès de nos partenaires
régionaux avec qui on élabore un agenda de manifestations autour de
l'open data.
S'agissant de la licence de vos données, comme évoqué rapidement avec
toi au téléphone, je ne te cache pas que ça risque de coincer...
Utiliser les termes "open data" ou "données libres" comme vous le faites
vous expose à de vives critiques au regard de votre choix de licence. Je
vois par exemple que Ton Zijlstra vous a signalé le problème sur Twitter
(Ton est l'un des papes de l'open data dans le monde et dirige l'EPSI
plateforme, initiative européenne de référence). A terme, cela risque
d'être contre-productif pour votre initiative.
Ce que je comprends c'est que vous voulez garder la maîtrise de qui
consomme vos données et comprendre pourquoi : il ne s'agit pas pour vous
de contrôler les usages mais de comprendre très concrètement qui utilise
les données et donc comment mieux piloter votre "offre", votre politique
touristique. En d'autres termes il s'agit pour vous de garder au plus
près le contact et la connaissance de votre public. Je comprends ce
souci. Mais je m'interroge sur la méthode. Le risque que vous prenez
c'est que vous vous coupiez d'un large public potentiel.
_Quelles sont vos options ?_
1. Utiliser l'une des deux licences retenues actuellement par l'immense
majorité des acteurs de l'open data en France (l'ODBL ou la Licence
Ouverte d'Etalab). Nous pensons que quoi qu'il arrive, les
réutilisateurs auront toujours intérêt à venir chercher les données à la
source, c'est-à-dire chez vous. _Avoir une licence vraiment ouverte et
reconnue me parait donc une bonne option dans un premier temps : il vous
sera toujours possible de changer à n'importe quel moment_. Vous pouvez
par ailleurs inciter juridiquement les réutilisateurs à citer
systématiquement la source des données sous la forme d'un lien
hypertexte qui va référencer votre site (cas prévu dans l'ODBL et dans
la Licence Ouverte d'Etalab).
Vous pouvez également informer vos lecteurs du fait que les données sont
mises à jour environ tous les XXX jours, incitant forcément les
réutilisateurs à revenir sur votre site : c'est même une très bonne
pratique qui est appréciée des réutilisateurs ! Ça renforce l'idée que
vous êtes incontournables : les réutilisateurs ont *intérêt* à revenir
chez vous.
2. Ne délivrer vos données que sous la forme d'API obligeant les
réutilisateurs à s'identifier. Ce n'est pas idéal car cela crée une
barrière à la réutilisation. Et vous devez savoir qu'il est facile de
créer de fausse identité pour obtenir un compte. Vous avez aussi la
possibilité d'imposer un formulaire d'inscription pour télécharger les
données. Là aussi ça crée des barrières. En revanche, l'ouverture d'un
forum de discussion peut vous permettre de mieux connaître les personnes
et les usages proposés.
3. Amender une licence ouverte (ODBL ou Etalab) en y ajoutant une
dimension spécifique pour la redistribution ? C'est un risque également
pour le succès de votre opération : les réutilisateurs risquent de se
"méfier". Certains risquent de vous taxer "d'open data Canada dry" et
vous accuser de jouer cavalier seul contre des dizaines d'organisations
qui ont déjà ouvert leur données dans des conditions non ambiguës.
4. Poser le problème de votre licence comme un cas d'école. Si vous
pensez qu'il faut faire bouger les lignes sur ce sujet, je vous
conseille de mettre en dialogue le sujet de la Licence. Ce serait une
très bonne chose car ça permettrait de poser le débat et de voir des
propositions/solutions remonter.
5. Maintenir votre licence en l'état et abandonner le terme "open data".
Vous pouvez naturellement maintenir votre licence en attendant de voir
évoluer la situation mais je pense que vous devriez alors abandonner
toute référence à l'open data, au risque d'être complètement marginalisés.
Au risque de me répéter je suggère fortement que vous démarriez avec une
licence "classique" comme l'ODBL ou la Licence Ouverte d'Etalab, quitte
à changer à terme lorsque vous aurez suffisamment de recul. Je redis que
quoi qu'il arrive les réutilisateurs ont _toujours_ intérêt à consulter
le site d'origine et prendre les données là où elles sont les plus
fraîches. Votre légitimité sera naturelle. C'est d'ailleurs l'expérience
qu'en font aujourd'hui tous les acteurs qui publient leurs données en
Open Data. Si vous le souhaitez je peux vous mettre en contact avec
d'autres acteurs sur ce point.
Cordialement,
Charles Nepote
------------------------
ChN
Le 12/06/2012 09:02, rldhont a écrit :
Bonjour Christian,
Pour le Fail, c'est juste que les associations et structures militent
pour que tous les projets OpenData utilisent une licence connu de tous
et pas comme tu le soulignes du bla bla juridique que l'on ne prendra
pas la peine de déchiffré car utilisé par une seule collectivité
territoriale.
René-Luc
Le 12/06/2012 08:57, Christian Quest a écrit :
Tu peux développer pour le FAIL ? C'est quoi le problème ?
Encore du bla bla juridique à lire mais je n'ai rien vu d'incompatible
avec OSM (mais je ne suis pas spécialiste).
C'est vrai qu'une licence standard, non exotique, permet d'éviter de
se prendre la tête à décoder ce jargon plus ou moins juridique.
Même problème pour les données libérées par la SNCF... les
développeurs et startup ont autre chose à faire que de perdre du temps
et de l'argent avec des avocats pour vérifier la compatibilité de ces
licences exotiques.
Le 11 juin 2012 23:17, Cyrille Giquello<cyrill...@gmail.com> a écrit :
Orthophotographie 2009, Cadastre, Collecte, Equipement, Limites
administratives, Voirie,
http://www.nicecotedazur.org/territoire/donn%C3%A9es-g%C3%A9ographiques/donn%C3%A9es-g%C3%A9ographiques-publiques
Question OpenData je crois que c'est un FAIL :
Lire les Conditions Générales de Réutilisation : CGR données publiques
--
Cyrille.
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