Le 11 août 2011 16:56, tigre-bleu <tigre-b...@n7mm.org> a écrit :
>
> Je comprends la théorie.
>
> Mais en pratique autant sur des longs itinéraires il est relativement
> faisable de trouver des itinéraires différents, autant en montagne sur
> des itinéraires relativement courts il n'y a pas 36 solutions pour aller
> d'un point A à un point B. Du coup ça voudrait dire "le premier qui a
> dit "c'est à moi" a gagné, les autres peuvent aller se coucher" Les
> autres n'auraient aucune chance de jamais pouvoir référencer ce chemin
> un jour même s'il est évident qu'il a un intérêt intrinsèquement.
>
> Je serais assez curieux de voir les jurisprudences sur ces histoires
> d'itinéraire = propriété intellectuelle pour voir jusqu'à quel niveau ça
> s'applique. Quelqu'un de bien renseigné aurait un lien?
>
>

Le problème c'est qu'il n'y a rien d'automatique. Lorsque la cour de
cassation a estimé que les itinéraires de randonnées pouvaient
être considérées comme des œuvres de l'esprit, elle a précisé qu'il
était cependant nécessaire que ces itinéraires devaient être des
créations originales
traduisant la personnalité de l'auteur.

Voir à ce sujet l'arrêt de 1998 :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000007041272&fastReqId=109256579&fastPos=1

Il existe cependant des cas où les plaignant ont été déboutés. Par
exemple l'affaire IGN / Didier Richard, où les juges ont estimé que
les itinéraires ne faisaient pas preuve d'originalité.
En particulier, sur les exemples cités par Dider Richard, le juge a
souvent estimé qu'il n'y avait pas d'alternative au cheminement et que
donc l'itinéraire ne résultait pas d'une création.

Voir 
http://droit-finances.commentcamarche.net/jurisprudence/cour-d-appel-2/1055486-cour-d-appel-de-grenoble-du-31-octobre-2001-01-01470

Donc tu as probablement raison pour les itinéraires courts, où les
variantes n'existent pas toujours.
Maintenant si on prend l'autre extrême, pour relier les Pays-Bas à
Nice, il existe une multitude d'itinéraires possibles, donc un juge
pourrait conclure à l'originalité du GR5 et donc à sa protection.

De même pour le GR70, qui reprend la traversée des Cévennes de R.L.
Stevenson, il devrait être assez difficile de plaider l'originalité,
mais sait-on jamais.

Sans décision de justice, il est quasiment impossible de savoir si un
itinéraire est protégé ou pas.

Matthias

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