Bonjour à tous,

Je viens de lire avec grand intérêt tout cet échange.

La question initiale de Michel Blanc était : ""suis-je en droit de
balayer les cochonneries à ma porte d'entrée ?".
Je vous rassure Michel, tout le monde se la pose.

Voici comment de mon coté je me la pose :
Nous ne sommes pas au far-west même si c'est encore bien trop souvent
le cas sur le net. Il existe des RFC, des recommandations et bonnes
pratiques et enfin des lois.

Pour les RFC (Request For Comment à ne pas confondre avec le Request
for Change d'ITIL), toutes celles qui concernent le transport et le
traitement des flux SMTP sont suffisantes et permettent de bien
comprendre à quoi servent les fameux entêtes qui font bien parti du
message dans son ensemble.
Une RFC très intéressante, même si elle n'est pas toute jeune, est la RFC 2635.
Référence : http://www.ietf.org/rfc/rfc2635.txt

Après il y a les lois, au niveau européen il y a celle-ci datant du 12
juillet 2002 sur la protection de la vie privée et qui indique que le
"spam" doit être basé sur le principe d'Opt-in pour être autorisé.
C'est à dire que le destinataire doit avoir accepté de recevoir des
"spams" en provenance de l'émeteur. Les fameuses cases à cocher ou
décocher quand vous faites des courses sur le net :-)

Référence : 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Directive_du_12_juillet_2002_sur_la_protection_de_la_vie_priv%C3%A9e_dans_le_secteur_des_communications_%C3%A9lectroniques


Au niveau national, nous avons aussi une loi qui traite du spam, c'est
la fameuse loi de 2004 pour la confiance dans l'économie numérique.
Même si certains aspects, comme la reconnaissance des mails comme
étant des correspondances privées, n'ont pas été clairement définis et
reposent sur la jurisprudence, le "spam" dont on parle ici, lui est
bien défini. La loi indique donc que lorsque le "spam" est diffusé
vers une personne physique, on applique le principe de la loi
européenne de 2002 (l'opt-in) et si c'est une personne morale
(institution publique, entreprise, association, etc.), le principe de
l'opt-out est toléré. Ce principe de l'Opt-Out autorise le "spammeur"
a envoyé son "spam" mais le "spammeur" doit permettre au destinataire
de se désinscrire d'une manière simple et définitive.

Référence : 
http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_21_juin_2004_pour_la_confiance_dans_l%E2%80%99%C3%A9conomie_num%C3%A9rique#Correspondance_priv.C3.A9e

Vous remarquerez que j'ai mis "spam" et "spammeur" entre guillemets
car franchement je trouve qu'il est difficile de faire la différence
entre un mail envoyé à 500 000 membres d'une association pour les
tenir informés de la prochaine date de réunion et un pur spam (vi@gr
et autres cochonneries type hameçonnage) envoyé à 500 000 pigeons. Je
dirai qu'au niveau admin systèmes, le premier sera plus facilement
identifiable car son entête est sensé être conforme aux RFC, si il est
émis par un serveur administré par des pros bien entendu. Le second
émetteur aura tout fait pour que ça se voit le moins possible, le pur
spam étant généralement envoyé de nos jours par des botnet de
plusieurs milliers voire dizaine de milliers de postes vérolés avec
des entêtes SMTP très légers. Cette légèreté dans le respect des RFC
étant d'ailleurs un moyen de détection utilisé par des produits comme
SpamAssassin.

Ma conclusion est donc :
Si je veux filtrer les spams et en accord avec les lois actuelles, je
dois vraiment faire attention à la qualité de mes filtres afin de
travailler sur des éléments fiables, je vise le 100% de succès pour
éviter les plaintes, des deux cotés d'ailleurs.
Il est même préférable de ne rien supprimer et de simplement taguer
voire classer en fonction des technos employées. Google avec son GMAIL
en est un bon exemple. Ils ne détruisent rien mais se contentent de
classer dans le spam du destinataire avec un taux de fiabilité proche
des 100%. Facile avec leur infra et les analyses bayésiennes qu'ils
peuvent faire !

Si je suis sur un système de destination (qui héberge un ou plusieurs
domaines de messagerie), soit j'ai mis en place des conditions
contractuelles d'utilisation qui m'autorisent à rejeter des messages
en fonction des critères que je considère comme non conformes à ma
stratégie de lutte anti-spam (voir les AOL, Yahoo et autres Microsoft
qui le font). Soit je n'ai pas mis ces conditions dans mon contrat et
donc je ne peux que rejeter ce qui me semble comme étant vraiment
anormal (virus) tout en m'assurant qu'il n'y a pas un taux de faux
positif trop important. Dans les deux cas, il me faudra mettre en
place un système de traitement des plaintes digne de ce nom (se
reporter aux RFC dont je parle en début de ce message).

Voilà pour ma petite participation à cet intéressant débat en ce
samedi après-midi, pluvieux sur Paris...

Olivier
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