Bonsoir à toutes et à tous,

Je souhaitais vous faire part de la découverte récente d'un nouveau botnet DDoS 
que nous (= Nokia Deepfield) observons activement depuis 48 heures environ sur 
plusieurs réseaux clients, notamment aux États-Unis, en Irak et aux Pays-Bas.

Ce botnet se distingue par un nombre exceptionnel d'appareils compromis (plus 
de 30 000), une ampleur rarement observée hormis brièvement après l’invasion de 
l’Ukraine, ainsi que par sa capacité d'attaque extrêmement forte. Nous avons en 
effet relevé plusieurs incidents avec des pics atteignant 6 à 7 Tbps. 
Toutefois, toutes les attaques n'atteignent pas cette intensité maximale, 
particulièrement lorsque « seules » quelques milliers d’appareils sont 
mobilisés contre certaines cibles.

Cette découverte vient d'être corroborée il y a quelques heures par Greynoise, 
entreprise spécialisée dans la surveillance du trafic malveillant (scans et 
compromissions), qui fournit des indicateurs supplémentaires de compromission 
disponibles ici : https://www.greynoise.io/blog/new-ddos-botnet-discovered

Je reste à disposition pour toute question supplémentaire concernant les 
impacts potentiels et les stratégies d'atténuation envisageables sur vos 
réseaux (et partages d’information, bien évidemment).

Vous trouverez également ci-dessous des informations que j'ai diffusées plus 
tôt à destination de nos clients (traduites en français et épurées des 
instructions spécifiques liées à notre solution).

— Jérôme


Le 26 février 2025, l'équipe d'intervention d'urgence (ERT) de Deepfield a 
identifié un nouveau botnet de déni de service distribué (DDoS) majeur, 
désormais référencé sous le nom d’« Eleven11bot ». Composé principalement de 
webcams et d'enregistreurs vidéo réseau (NVR) compromis, ce botnet a rapidement 
dépassé les 30 000 appareils infectés. Sa taille est exceptionnelle parmi les 
botnets observés qui ne sont pas associés à des acteurs étatiques, le plaçant 
comme l’une des campagnes DDoS les plus importantes observées depuis l'invasion 
de l'Ukraine en février 2022.

Eleven11bot cible des secteurs divers, notamment les fournisseurs de services 
de communication et les infrastructures d'hébergement de jeux vidéo, en 
exploitant une variété de vecteurs d'attaques. L'intensité de ces attaques 
varie considérablement, allant de quelques centaines de milliers à plusieurs 
centaines de millions de paquets par seconde (pps). Des forums publics 
rapportent des campagnes d’attaques prolongées provoquant une dégradation de 
service durant plusieurs jours, certaines attaques étant toujours en cours.

Les bots associés à ce botnet peuvent généralement être identifiés par des 
bannières hexadécimales caractéristiques comprenant des chaînes telles que 
head[...]1111 ou head[...]11111111, principalement observées sur le port TCP 
17000.

Que s’est-il passé ?

Depuis sa détection initiale le 26 février 2025, l’équipe d’intervention 
d’urgence de Deepfield surveille étroitement les activités et l’évolution 
d’Eleven11bot. Les analyses préliminaires montrent une présence significative 
et géographiquement dispersée du botnet, couvrant divers pays tels que les 
États-Unis, le Canada, Israël, l’Espagne, le Royaume-Uni, le Brésil, Taïwan, la 
Roumanie et le Japon, entre autres.

Un indicateur de compromission (IoC) unique, une bannière hexadécimale 
spécifique contenant des motifs tels que head[...]1111 ou head[...]11111111, 
permet une identification précise et une mise en place rapide de stratégies de 
mitigation, intégrées directement dans la plateforme Deepfield Cloud Genome.

Qui est affecté ?

Eleven11bot compromet principalement des équipements de type IoT, notamment des 
webcams et des NVR. Grâce à sa capacité à cibler une grande variété de 
services, ce botnet représente un risque considérable pour plusieurs secteurs, 
particulièrement les infrastructures de communication et de jeux en ligne.

Quel est l’impact ?

Dans des scénarios impliquant une activation maximale des bots, Eleven11bot 
peut lancer des attaques DDoS volumétriques dépassant plusieurs centaines de 
millions de paquets par seconde sur certains vecteurs. Toutefois, la majorité 
des attaques observées impliquent moins d’appareils, généralement entre 3 000 
et 5 000 bots, constituant néanmoins une menace significative pour la fiabilité 
des réseaux et la continuité des services.

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Liste de diffusion du FRnOG
http://www.frnog.org/

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