Le 16/10/2020 à 10:57, Jonathan Leroy - Inikup via frnog a écrit : > Le ven. 16 oct. 2020 à 10:20, Jérôme Marteaux <jer...@dedwen.info> a écrit : >> Qu'est-ce qui peut pousser les opérateurs a vendre leurs bijoux de famille ? > > Mon avis de pas expert qui regarde ça de loin : les enchères sur les > fréquences 4G et 5G. > > La bonne solution aurait été que l'état autorise l'exploitation des > fréquences en échange d'une ponction de X % (ou X €) sur l'abonnement > mensuel payé par le client final pour toute la durée d'utilisation de > la fréquence par l'opérateur. Tout le monde y trouverait son compte : > - L'état a une rentrée d'argent régulière (vs le one-shot des enchères), > - Les opérateurs n'ont pas à sortir des milliards pour "acheter" des > fréquences, > - Accessoirement cela permettrait d'inciter à déployer ici ou là en > jouant sur le montant de la redevance, voire avec une redevance > négative.
Ce modèle là implique un échange d'information avec les opérateurs, une adaptation des modèles réguliers ... Je pense que l'Etat est très mauvais pour gérer quelque chose au jour le jour (et on taxerait ces décisions de partial, et ça irait facilement au tribunal administratif). Quand on regarde les lois de finance, les lois de finance rectificatives, j'ai pas envie de ça dans les télécom. Pour investir on a besoin d'un environnement stable qui permet de se projeter. Avec un coût de licence variable en fonction des desiderata électoraliste du moment, ça me semble compliqué d'investir aujourd'hui en prévision de demain. Tu voudrais donner un rôle plus important au régulateur, celui de piloter le déploiement. C'est sûr que lorsqu'on voit le résultat des plans haut-débits, très haut-débits, il manque quelqu'un à la barre. Ca serait sûrement mieux que ce soit l'ARCEP qui joue ce rôle plutôt que des ministères. (est-ce que l'ARCEP pourrait jouer ce rôle ou il y aurait un problème de conflits d'intérêts) ? Ca serait bien que l'ARCEP prenne ce pouvoir et s'en serve, si en plus l'ARCEP s'associe avec la BPI, la cellule de Bercy sur les investissements étrangers versus les entreprises d'importances vitales, ça pourrait donner quelque chose. > > Seulement voilà, l'état n'a plus un rond dans les caisses (je > simplifie) et a donc préféré s'en mettre plein les poches > immédiatement, ce qui lui permet de faire rentrer un max de $$$ et > d'équilibrer un peu son budget à très court terme. Si les opérateurs ont vendus leurs bijoux de famille pour pouvoir acheter des licences radio, c'est qu'il y a un gros problème de vision de l'Etat (qui organise cette vente) et qu'il ne comprend plus rien aux télécoms. Mais je ne crois pas à cette hypothèse. Quels sont les éléments qui encadrent la mise aux enchères des fréquences ? Je trouve bien bizarre que les opérateurs paient très cher ces licences. Ils ne sont que 4, pourquoi ils ne feraient pas baisser les prix un maximum ? Il y a un montant minimum ? Y-a-t'il un document qui fixe les règles du jeu de ces enchères ? Je me souviens avoir vu un modèle que l'ARCEP avait commandé auprès d'un cabinet d'expert. Le modèle listait les coûts et les revenus d'un opérateur (sous la forme d'un fichier excel de 20 Mo), cet opérateur jouait le jeu d'un SFR ou d'un Free et permettait ainsi de calculer la TA (le coût de la terminaison d'appel) et c'est comme cela que l'ARCEP arrivait à en déterminer la valeur. J'ai retrouvé le fichier: https://archives.arcep.fr/uploads/tx_gspublication/Modele-couts-TAmobile-sept2014.zip Je serais étonné que l'ARCEP n'ai pas réalisé (ou fait réaliser) un modèle pour déterminer quel est le coût "juste" des licences en fonction des revenus attendus. > > Le problème est que la concurrence est rude, et un opérateur louperait > ses enchères serait mort jusqu'à la 6G (sauf à racheter un > concurrent). Donc les opérateurs n'ont pas d'autre choix que de > dépenser des milliards sur les fréquences, puis ensuite de vendre les > pylônes pour pouvoir déployer le réseau derrière. C'est absurde, ça > n'a aucun sens, mais c'est la situation aujourd'hui. > > J'ai bon ? > Si les opérateurs sont à ce point-là dans le rouge ça m'étonnerait fort que l'ARCEP ne les entendent pas pour modifier le tour de table. Ils ne sont que 4 et les enchères sont strictement limités à ces 4 acteurs. Je pense qu'ils ont l'oreille de l'ARCEP pour discuter des modalités (délais, durée, coût ...). (surtout que tous les dirigeants de ces opérateurs sont assez proches des politiques et des appareils d’État (régulateur, législateur, judiciaire et SIGINT). Jérôme -- Jérôme Marteaux --------------------------- Liste de diffusion du FRnOG http://www.frnog.org/