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Un des éléments clef dans la gestion du risque sur une infrastructure
réseau est la connaissance de la couche physique.

Pour ceux qui n'ont pas suivi, en parlant de "fibercut de la
triple-adduction-super-safe qui tombe en un seul coup de pelleteuse",
je faisait allusion à l'incident qui a foutu quelques sites marchands
d'envergure nationale en rade du coté de Velizy, et ce malgré la
fameuse GTR 4h et les cinq 9 vendus par l'hébergeur victime de sa
naïveté.

Le problème est le suivant : quand on achète de la transmission, dark,
lambda, l2 ou transit, c'est bien souvent impossible de confronter les
tracés de différents fournisseurs potentiels afin de s'assurer qu'une
vraie redondance physique est possible.

C'est d'autant plus gênant et contre-productif que bon nombre
d'affaires pourraient être conclues par ces mêmes opérateurs justement
grâce à plus de transparence, animant une concurrence par les
infrastructures qui devrait ravir les plus gros d'entre eux (et pas
forcement les plus enclins à cette transparence nécessaire)

Dans le cadre des projets en région, ça va même plus loin, puisque
c'est la présence infrastructure mobilisable qui conditionne le
lancement d'études en détection d'opportunités.

Et pourtant, lorsque les plans sont accessibles, ils sont souvent trop
peu précis, fournis au compte-gouttes après beaucoup d'efforts, sous
NDA uniquement, et ce pour des prétextes aussi stupides que "la
sécurité du réseau".

Messieurs les opérateurs, que les choses soient entendues : dans le
milieu ont sait tous que 4km de marche, équipé d'un détecteur de
métaux rose barbie acheté 20€ à Toys'r'us, le long d'un canal, de
certaines routes ou dans certains quartiers, suffisent à les trouver
vos réseaux. C'est encore plus facile que de lire un plan, donc
l'argument ne tient pas.

De façon encore plus amusante (quoi que), les opérateurs de réseau
d'initiative publique sont souvent peu enclins à fournir des plans
pour les mêmes prétextes, ou font preuve d'une telle mauvaise foi dans
la transmission des informations qu'on obtient plus généralement des
plans de "projets" partiels ou anciens, et non un reflet réel du
réseau. Ce qui est amusant, c'est qu'étant construit avec de l'argent
public, sur le domaine public, et commercialisé dans un cadre défini
par le droit public, alors les documents décrivant ce réseau SONT
publics, et on peut les obtenir, en sollicitant le délégant, ou pire,
la CADA. Autant donc faire votre boulot d'emblée, puisque à la fin,
vous y ratez des ventes en faisant perdre du temps à vos clients.

Mais enfin, admettons que ces plans ne doivent pas être disponible par
une simple recherche sur Google. Que leur diffusion ne puisse se faire
que dans un cadre à peu près défini.

Du coup, j'ai quelques questions, autant pour les fournisseurs que les
clients de telles infrastructures :

- Quelles seraient les modalités de diffusion acceptables ?
- Achèteriez vous du service "boite noire" sans pouvoir évaluer le
risque d'indisponibilité de la redondance par vous même ?
- Êtes vous conscients du frein à la commercialisation des réseaux que
provoque ce niveau d'opacité ?

Enfin, et puisque le sujet de base est l'objectif de robustesse des
réseaux (dont Internet) en France, est ce qu'une telle démarche de
transparence vous semble nécessaire / opportune, et si non, pourquoi ?

Bien cordialement,

-- 
Jérôme Nicolle
06 19 31 27 14


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